Rechercher
Dernières nouvelles sur la migration

Sur la route

Faits marquants récents

En Méditerranée centrale, les abus tunisiens se poursuivent avec 18 personnes abandonnées dans le désert, dont 3 femmes enceintes et enfants.  Le 22 octobre, un militant soudanais a été tué, et quelques jours plus tard, 16 corps de personnes migrantes ont été retrouvés dans l’est de la Tunisie. Le 20 octobre, un bateau a coulé peu après avoir quitté la Libye ne laissant que 10 survivant·e·s, une tragédie similaire a eu lieu quelques jours plus tard ne laissant qu’un seul survivant. Le 21-22 Octobre, le Croissant-Rouge libyen a retrouvé 4 corps de personnes migrantes. En ce qui concerne l’accord l’Italie et l’Albanie, le gouvernement italien a approuvé un nouveau décret sur les pays « sûrs ». Un nouveau groupe de huit migrants originaires d’Égypte et du Bangladesh a été envoyé en Albanie, mais le tribunal de Rome a de nouveau ordonné leur retour, estimant que le décret n’était pas conforme à la législation de l’UE.

En Méditerranée occidentale, les arrivées croissantes en Espagne s’accompagnent d’un grand nombre de morts et de disparitions. Un bateau avec 150 personnes voyageant du Sénégal vers l’Espagne a été retrouvé après 10 jours de dérive. En raison des réponses tardives des autorités, 28 personnes sont mortes et 37 autres ont été hospitalisées. 1959 personnes ont été secourues sur la route atlantique et 55 personnes sont mortes en tentant de rejoindre les Canaries entre le 2 et 3 novembre. À peine 2 jours plus tard, 2 corps ont été retrouvés en mer par un pêcheur, et un autre a été retrouvé à bord d’une pirogue dérivant au large d’El Hierro. Les 131 passagers et passagères survivant·e·s de la pirogue  avaient quitté le Sénégal 15 jours plus tôt.

En Méditerranée orientale, les expulsions forcées illégales se poursuivent: 612 enfants ont été retrouvés à la dérive en mer en octobre après que les garde-côtes grecs les ont forcés à monter dans des radeaux de sauvetage et les ont repoussés vers la Turquie. Le 21 octobre, deux personnes sont mortes dans un naufrage au large de Samos. Entre le 14 octobre et le 3 novembre, 155 bateaux transportant 5046 personnes sont arrivés dans les îles de la mer Égée. Le 6 novembre, 4 corps  ont été retrouvés près de Rhodes. Les attaques israéliennes au Liban ont entraîné le déplacement de 830 000 personnes. 216 réfugié·e·s syrien·ne·s ont été tués au Liban, dont 37 femmes et 52 enfants.

Dans la Manche, les dernières semaines ont été tragiques. Le 23 octobre, 3 personnes sont mortes et 50 autres ont été secourues après le naufrage de leur bateau. Un homme originaire d’Inde est décédé le 27 octobre, suivi de la mort d’un homme de 28 ans deux jours plus tard. Ces derniers jours,  7 corps ont été retrouvés en mer et sur la plage.

Pour en savoir plus, cliquez sur les pages des pays ci-dessous.

Nouvelles positives

  • Le 12 octobre, le navire de MSF Geo Barents a repris ses opérations en mer après que le tribunal de Gênes ait levé toutes les restrictions.
  • Le 11 octobre, 37 réfugié·e·s syrien·n·es au Liban ont été évacué·e·s par un couloir humanitaire en Italie. Une douzaine d’autres réfugié·e·s devraient être évacué·e·s du Liban vers l’Italie dans les prochains jours.
  • Le 8 octobre, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné Chypre pour avoir intercepté deux Syriens en mer et les avoir renvoyés au Liban sans leur donner la possibilité de demander l’asile. Chypre doit verser 22 000 euros de dommages et intérêts aux deux hommes.
  • Le 4 octobre, la Cour de justice de l’Union européenne a statué que les États membres ne sont pas autorisés à déclarer que certaines parties d’un pays sont sûres et que la désignation d’un pays tiers comme pays d’origine sûr doit couvrir l’ensemble de son territoire. En outre, la Cour a jugé que les États membres ne peuvent pas rejeter une demande d’asile sur la base du concept de « pays tiers sûr » s’ils ont établi que le demandeur ou la demandeuse d’asile ne sera pas autorisé à entrer sur le territoire du pays sûr désigné en question.

Actualités de l'UE

  • Le  7 novembre, la Commission européenne a lancé une nouvelle comité sur la réinstallation et l’admission humanitaire dans le cadre de la mise en œuvre du Pacte. Ce comité travaillera sur le plan de deux ans de l’UE pour les réfugié·e·s, en déterminant les quotas et les pays de réinstallation.
  • Le 5 novembre, l’audition de Magnus Brunner, commissaire désigné aux affaires intérieures et à la migration, a eu lieu. Il a expliqué que son mandat sera axé sur la mise en œuvre complète du Pacte. Il s’efforcera également de renforcer la coopération avec les pays de transit et les pays tiers, et l’une de ses priorités est de réformer la directive de retour.
  • Le 4 novembre a eu lieu l’audition de Dubravka Šuica, commissaire désignée pour la Méditerranée. Sur la question des migrations, elle a déclaré qu’elle lutterait contre l’immigration clandestine, qu’elle procéderait à des retours involontaires et qu’elle travaillerait à l’élaboration d’un nouveau pacte pour la Méditerranée.
  • Le 30 octobre, un représentant du HCR a déclaré que « les centres de retour peuvent inciter les demandeurs et demandeuses d’asile refusés à rentrer chez eux, car ils et elles ne sont plus sur le sol européen » et a annoncé que le HCR travaillait avec la Commission européenne pour s’assurer que ces centres respectent le droit international.
  • Le 29 octobre, une délégation de l’UE s’est rendue en Tunisie pour vérifier le bon respect de l’accord UE-Tunisie Cependant, la visite a fait l’objet d’un black-out médiatique.
  • Le 28 octobre, Politico a révélé que la Commission européenne devrait nommer un envoyé spécial pour la Syrie, après que de nombreux pays ont fait pression pour un renouvellement des relations diplomatiques avec la Syrie à la suite de la guerre au Liban qui a entraîné des déplacements massifs.
  • Le 28 octobre, le président du Parti populaire européen (PPE), Manfred Weber, a rencontré le président égyptien, Abdel Fatah al-Sisi, pour discuter de la question migratoire et de la création d’un nouveau pacte pour la Méditerranée, en particulier pour mettre fin à l’immigration illégale dans la région.
  • Le 23 octobre, la Médiatrice européenne, Emily O’Reilly, a accusé l’UE de ne jamais avoir publié l’évaluation des risques pour les droits humains qu’elle avait réalisée sur la Tunisie avant de signer l’accord. Elle a appelé l’UE à publier l’analyse des droits humains qu’elle a réalisée avant la signature de l’accord, ainsi que les « critères spécifiques » qui conduiraient à la suspension du financement de l’UE pour les violations des droits humains.
  • Le 23 octobre, la Médiatrice européenne, Emily O’Reilly, a publié le résultat de l’évaluation des risques pour les droits humains sur l’accord UE-Tunisie et a accusé l’UE de ne jamais l’avoir publié. La Commission aurait en effet conduit une évaluation des risques (bien qu’il ne s’agisse pas d’une évaluation formelle de l’impact sur les droits humains) avant la signature du protocole d’accord avec la Tunisie. La Médiatrice européenne a demandé à la Commission de publier cette analyse, ainsi que les « critères spécifiques » qui conduiraient à la suspension du financement de l’UE en cas de violations des droits humains.
  • Le 23 octobre, le Parlement européen a tenu un débat sur la gestion efficace et holistique de la migration par la promotion du retour. La Commission s’est engagée à accélérer la mise en œuvre de certains éléments du pacte et élaborera une nouvelle directive sur les retours dans les semaines et les mois à venir.

La manie du retour
Cartographie des politiques et pratiques dans la région EuroMed

La recherche fournit une vue d’ensemble des politiques et pratiques de retour actuelles dans la région euro-méditerranéenne et met en lumière les violations des droits humains qu’entraîne cette « obsession du retour », qui est partagée par les États membres, les institutions de l’UE et les pays tiers. Le rapport couvre les politiques et pratiques nationales en matière de retour dans les régions du Machrek et du Maghreb, en se concentrant sur les retours de Turquie et du Liban vers la Syrie, et sur les accords de réadmission entre l’Italie et la Tunisie, l’Espagne et le Maroc ainsi que la France et le Maroc. Il examine également les retours d’Allemagne et d’Italie vers l’Égypte. Lire la suite