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Syrie : l’avocat des droits de l’Homme Khalil Maatouk, victime de disparition forcée, récompensé

Après presque 1000 jours de détention au secret, l’éminent avocat syrien et militant des droits de l’Homme Khalil Maatouk (en anglais) a été récompensé par l’organisation Lawyers for Lawyers  (L4L) pour sa lutte sans relâche en faveur des droits de l’Homme, suite à sa nomination par le REMDH.

Cette récompense est accordée tous les deux ans par l’organisation néerlandaise L4L, afin de récompenser les « avocats qui promeuvent l’État de droit et les droits de l’Homme de manière exceptionnelle ».

Raneem Maatouk a reçu la récompense à Amsterdam au nom de son père au cours d’une cérémonie durant laquelle elle a prononcé un discours émouvant (en anglais).

Pendant plus de 20 ans, Khalil Maatouk a fourni une assistance juridique à des opposants politiques, des militants des droits de l’Homme, des journalistes et des manifestants pacifiques qui étaient jugés de manière inéquitable par des tribunaux civils et militaires syriens. Après le soulèvement syrien en 2011, Maatouk a poursuivi ce travail jusqu’à son arrestation le 2 octobre 2012 à un barrage militaire tenu par les forces gouvernementales.

Le gouvernement syrien continue de nier la détention de Khalil Maatouk. Ses avocats et sa famille n’ont pas été autorisés à lui rendre visite malgré un état de santé nécessitant des soins médicaux constants.

Le prix L4L fait écho aux appels (en anglais) répétés des groupes de défense des droits de l’Homme, dont le REMDH, qui exhortent le gouvernement syrien à révéler le lieu de détention de Khalil Maatouk et d’autres avocats détenus par les forces de sécurité syriennes. Plusieurs courriers ont été envoyés en vain au procureur général et au bâtonnier du barreau syrien, leur demandant instamment d’intervenir d’urgence pour révéler le lieu de détention Khalil Maatouk.

« La passivité du barreau syrien face aux mesures brutales prises par le gouvernement afin d’éliminer les avocats engagés en faveur des droits de l’Homme et de l’État de droit en Syrie est inacceptable », a déclaré le président du REMDH, Michel Tubiana. « Le barreau a le devoir de protéger les avocats dans l’exercice de leur profession. »

Le Réseau appelle une nouvelle fois les autorités syriennes à révéler le sort de Khalil Maatouk et à le libérer immédiatement.