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Libération de la militante tunisienne Rania Amdouni

Mise à jour: Rania Amdouni a été libérée de prison par une cour d’appel mercredi 17 mars 2021.

Depuis la publication de cet appel international, Rania Amdouni a été libérée de prison par une cour d’appel mercredi 17 mars 2021 près de trois semaines après sa première arrestation le 27 février pour « outrage à un représentant de l’État et atteinte aux bonnes mœurs ».

Le texte de l’appel international pour la libération de Rania Amdouni

Militante des droits des femmes et des personnes LGBTQI+ et artiste, Rania AMDOUNI (26 ans) a été arrêtée à Tunis le 27 février 2021 et condamnée à la suite d’un procès expéditif à six mois de prison ferme.

Il convient de signaler que son arrestation s’est déroulée alors qu’elle venait porter plainte suite à une agression dont elle a été victime dans la rue en raison de son physique jugé “non-conforme” aux stéréotypes de genres.

Victime d’une campagne de harcèlement continu depuis de nombreux mois en raison de son engagement et de sa présence militante dans tous les mouvements de contestation sociale, Rania est aujourd’hui la cible d’une dérive policière et judiciaire que les autorités tunisiennes ont choisi de privilégier en réponse à la crise économique, sociale et politique qui asphyxie le pays.

Son procès en appel est fixé au 17 mars 2021. A cette occasion, nous appelons donc à sa libération immédiate et à l’abandon des charges qui pèsent contre elle.

Par ailleurs, comme Rania, 2000 jeunes croupissent actuellement dans les prisons tunisiennes en raison de leur engagement militant, et ce en contradiction avec les droits constitutionnels qui garantissent la liberté d’expression et de manifestation, et les engagements internationaux du gouvernement tunisien.

Comme beaucoup de militants LGBTQI+, Rania est menacée  au quotidien dans la rue et dans les lieux publics par les forces de l’ordre comme par des citoyen-ne-s anonymes.

Nous exigeons donc la libération immédiate et inconditionnelle de Rania et de tous les prisonniers politiques.

Nous exigeons également des hautes autorités de l’Etat tunisien (Président de la République et gouvernement) de garantir la sécurité des personnes LGBTQI+.

Nous exigeons enfin de l’Assemblée Nationale Tunisienne l’abrogation de l’article 230 du code pénal de 1913 toujours en vigueur et qui pénalise les relations homosexuelles.

Nous appelons toutes les personnes et organisations qui militent en faveur de l’égalité des genres, des droits des personnes LGBTQI+ et des droits des femmes, mais également en faveur de la liberté d’expression, à se mobiliser pour une libération immédiate de Rania AMDOUNI et de l’ensemble des jeunes emprisonné-e-s en raison de leur aspiration à la dignité, à la liberté et à la justice sociale.

Voir la liste des signataires.