A l’occasion de la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture, les organisations signataires de ce communiqué appellent les autorités libanaises à mettre tout en œuvre pour bannir définitivement la pratique de la torture au Liban.
Aux fins de la Convention contre la Torture ratifiée par le Liban en 2000, le terme « torture » désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit, lorsqu’une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite. Ce terme ne s’étend pas à la douleur ou aux souffrances résultant uniquement de sanctions légitimes, inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par elles.
Le Liban n’a toujours pas éradiqué la pratique de la torture et de ce fait ne respecte pas ses obligations aux fins de la Convention des Nations Unies contre la Torture. Par exemple, la torture n’est pas un crime selon la loi libanaise et le Liban a plus de 10 ans de retard à soumettre son rapport initial relatif à l’application de la Convention dans le pays au Comité contre la Torture.
L’abolition de la torture passe par la mise en place de mécanismes de contrôle des agissements des services de sécurité et des lieux de détention. Les mécanismes de contrôle comprennent la mise en place d’un mécanisme national de prévention, tel que prévu par le protocole facultatif à la Convention contre la Torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants ratifié par le Liban le 22 décembre 2008.
Selon beaucoup d’informations disponibles, la plupart des services de sécurité libanais auraient recours à la torture et aux mauvais traitements au cours des interrogatoires et de la détention de suspects.
Un évènement public réclamant la criminalisation de la torture a lieu aujourd’hui à 16:00 à l’initiative de l’AJEM (Association Justice et Miséricorde), Alef-act for human rights, la Fondation Alkarama, le CLDH (Centre Libanais des Droits Humains) et le Centre Restart pour la Réhabilitation des Victimes de Violence et de Torture. L’évènement clôture une campagne d’un mois d’activités, au cours de laquelle les individus et les organisations ont été appelés à prendre position contre la torture au Liban en participant à une pétition-photo, visible à l’adresse suivante : http://lebanon-june-26.blogspot.com/
Signataires:
– Ajem (Association Justice et Miséricorde)
– Alef – act for human rights
– Fondation Alkarama
– CLDH (Centre Libanais des Droits Humains)
– Centre Restart pour la Réhabilitation des Victimes de Violence et de Torture