La violence envers les Palestinien.ne.s ne connaît pas de répit

En Cisjordanie, la violence des colons fait partie intégrante de la vie des Palestinien.ne.s depuis plusieurs décennies. Cela se matérialise par des menaces régulières, du déni de propriété privée, des incendies criminels et du vandalisme, des prises de possession de terres, des vols de troupeaux, des dommages aux récoltes et des attaques physiques mettant la vie des Palestinien.ne.s en danger.

L’épidémie de COVID-19 a entraîné une augmentation des restrictions à la liberté de mouvement, avec des couvre-feux et des conditions strictes pour l’accès des Palestinien.ne.s à leurs terres en Cisjordanie. Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), depuis l’imposition des sévères restrictions liées au confinement à la mi-mars, une recrudescence des attaques menées par les colons israéliens a également été constatée. Alors qu’en janvier et février, respectivement 15 et 13 incidents ont été signalés; 28 ont été signalés rien que pour le mois de mars, et 33 en avril. Les conclusions de B’Tselem, une organisation membre d’EuroMed Droits, sont claires : « Cela fait partie de la stratégie d’Israël visant à encourager la dépossession des Palestiniens de zones de culture dans toute la Cisjordanie, ce qui ouvre la voie à l’État pour s’approprier davantage de terres et de ressources. Le fait que cette violence se soit exacerbée pendant une pandémie mondiale ajoute une autre couche de brutalité à la politique israélienne ».

Depuis 2005, le groupe de défense des droits Yesh Din a documenté plus de 2.000 incidents perpétrés par des colons israéliens envers des Palestinien.ne.s, renforçant un climat de peur dont les autorités israéliennes tirent profit.

Ces violences ont généralement lieu sur des terres privées palestiniennes situées aux alentours des colonies israéliennes en Cisjordanie. La violence des colons vise à intimider les Palestinien.ne.s et à les dissuader d’accéder à leurs propres terres. Comme l’indique B’Tselem : « Cette dynamique a construit des murs invisibles dans toute la Cisjordanie, au-delà desquels les Palestiniens savent qu’ils sont confrontés à la violence au point de risquer leur vie ». De leur côté, les colons israéliens s’emparent de terres au-delà des colonies militairement protégées, ce qui augmente la taille de celles-ci et crée un nouvel espace pour les visées expansionnistes israéliennes en Cisjordanie. Parmi d’autres éléments, l’impunité dont jouissent les colons israéliens pour leurs actions violentes contribue à l’expansion des colonies. Yesh Din a révélé que pour la période 2005-2019, l’impunité en lien avec la violence des colons était généralisée : 91% des dossiers ont été clos à la fin de l’enquête… sans aucune mise en accusation.