En 2022, EuroMed Droits célèbre son 25ème anniversaire ! Pour marquer cette étape, nous avons demandé à des membres de nous dire ce que cela représentait pour eux et leur organisation.
Catherine Teule a occupé les fonctions de vice-présidente de l’Association européenne pour la défense des droits de l’Homme (AEDH) et de vice-présidente de la Ligue française de défense des droits de l’Homme (LDH). Elle a également siégé au sein du Comité exécutif d’EuroMed Droits de 2015 à 2021, d’abord en tant que membre puis en tant que vice-présidente. Catherine s’intéresse particulièrement aux questions liées à la migration et au droit d’asile. Elle a rédigé de nombreux articles et exposés sur ces sujets et donné des formations au niveau communautaire et syndical.
« J’ai rejoint EuroMed Droits par l’intermédiaire de l’AEDH où je suivais de près les politiques migratoires européennes. J’ai toujours essayé d’apporter une certaine dimension aux questions européennes, de les analyser sous un angle différent. Ce n’était pas si facile au début pour un grand nombre de membres et de partenaires ; toutes les mauvaises mesures ou évolutions négatives étaient la « faute de l’Europe ». Il était donc nécessaire de leur faire admettre que les pays du sud de la Méditerranée avaient aussi de graves problèmes et qu’il fallait dénoncer cette situation de la même manière. Ça a fonctionné et cela montre à quel point le travail du réseau EuroMed Droits peut être important et percutant !
Quel est le rôle d’EuroMed Droits dans les questions de migration ?
La Méditerranée est un espace commun qui nous appartient à toutes et à tous, au nord comme au sud, et qui devrait être totalement ouvert. À cet égard, notre groupe de travail sur la migration est définitivement un élément constitutif du réseau, doté d’une vision commune des aspects liés aux droits des personnes migrantes et demandeuses d’asile. Nous avons toujours tâché de réaliser un travail régulier et cohérent en mobilisant et en engageant les membres du réseau, au Nord comme au Sud, même s’il est vrai qu’ils sont plus nombreux au Sud…
Le soutien aux organisations de la société civile des pays du sud de la Méditerranée est essentiel dans le travail d’EuroMed Droits, y compris en ce qui concerne les questions liées à la migration. Nous avons réussi à créer des réseaux sous-régionaux pour le Maghreb et le Machrek, pour que nos membres travaillent ensemble sur des causes communes, avec le soutien et la coordination du personnel d’EuroMed Droits qui joue un rôle important dans le renforcement de ces groupes sous-régionaux ! Un autre point fort du réseau dont nous pouvons tirer une fierté est sa capacité à élaborer et à mener des activités de plaidoyer de haut niveau qui font d’EuroMed Droits un partenaire fiable et digne de confiance s’agissant des questions liées à la migration avec les responsables de l’UE et les États membres. Il est primordial que le réseau fasse entendre sa voix auprès des institutions de l’UE.
Avez-vous des exemples ou des suggestions ?
Nous avons mis en place un canal de discussion et d’échange ouvert avec le Parlement européen en particulier. Les membres du Parlement européen interviennent dans le groupe de travail sur la migration et le groupe de travail est invité à participer à des auditions devant le Parlement européen. Le réseau est mieux connu, plus souvent sollicité, mais nous pouvons encore faire plus pour nourrir les débats et contester certaines politiques au niveau du Parlement européen, notamment en ce qui concerne les femmes migrantes ou le regroupement familial. Il est nécessaire d’établir des contacts plus réguliers entre EuroMed Droits et le Parlement européen. Je pense qu’EuroMed Droits devrait s’atteler à l’établissement d’une consultation systématique du Parlement européen lorsque des documents majeurs sont en cours de préparation, par exemple.
C’est vraiment quelque chose qu’il faut réaliser ! »
Catherine Teule (France), ancienne vice-présidente d’EuroMed Droits