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Au Maroc, la liberté d’expression désormais suspendue à un tweet

Le réseau EuroMed Droits et ses membres marocains l’Association ADALA pour le droit à un procès équitable, l’Association Marocaine des Droits Humains, l’Association Démocratique des Femmes du Maroc, l’Espace Associatif et ARTICLE 19 expriment leur inquiétude suite à la multiplication des procès d’opinion au Maroc et au rétrécissement préoccupant du champ de la liberté d’expression.

La liberté d’expression au Maroc est désormais menacée dans tous les espaces, y compris les réseaux sociaux.

Ces derniers mois, les mesures liberticides se multiplient au Maroc. Des militant·e·s associatif·ve·s, des journalistes mais aussi des lycéen·ne·s, des étudiant·e·s, des bloggueurs/bloggueuses, des caricaturistes, des artistes, des supporters sportifs et de simples citoyen·ne·s sont désormais arrêtés pour leurs propos ou sous d’autres motifs.

Parmi les affaires emblématiques, le cas d’Omar Radi.

La décision d’incarcérer, le 25 décembre dernier, le journaliste marocain Omar Radi pour « outrage à magistrat » est révélatrice de l’évolution générale de la liberté d’expression au Maroc. Poursuivi à la suite d’un tweet critique d’une décision de justice publié neuf mois plus tôt, Omar Radi a depuis été placé en liberté provisoire et son procès a été repoussé au 5 mars prochain.

Ces décisions de justice d’ordre politique musèlent les revendications de la société civile, de la population ainsi que la liberté d’expression au Maroc. Les journalistes étrangers présents au Maroc font aussi face à des difficultés croissantes pour exercer leur métier.

En tant qu’associations représentatives de la société civile qui luttent pour la promotion et la protection des droits humains, nous sommes préoccupées par la détérioration de la liberté d’expression et indignées du traitement réservé à l’ensemble des détenu·e·s et prisonnier·e·s d’opinion au Maroc. Nous exprimons notre soutien inconditionnel à l’ensemble des détenu·e·s d’opinion.

Nous demandons :

  • l’arrêt du recours systématique à la détention préventive,
  • la garantie du droit à un procès équitable,
  • le respect de la liberté d’expression y compris artistique et de la liberté de la presse en particulier, et rappelons que la liberté d’expression est un droit fondamental,
  • la réforme du code pénal et la fin des mesures liberticides dont sont victimes les citoyen·ne·s marocain·e·s.

Nous appelons à la libération immédiate de tous les prisonnier·e·s d’opinion et invitons le Maroc à mettre en œuvre les engagements internationaux ratifiés ainsi que les acquis de la constitution de 2011 qui garantissent les libertés fondamentales.

Co-signataires

ARTICLE 19
Association Marocaine des Droits Humains (AMDH)
Association ADALA pour le droit à un procès équitable
Association Démocratique des Femmes du Maroc (ADFM)
Espace Associatif