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Atteintes aux libertés, appels au boycott : les élections algériennes dans la tourmente

Le 12 juin 2021, les Algérien.ne.s seront appelé.e.s aux urnes dans le cadre d’élections législatives anticipées.

Annoncées le 11 mars par le Président Tebboune suite à la dissolution de l’Assemblée nationale populaire (ANP) le 22 février dernier, ces élections seront suivies de près par les observateurs politiques algériens et internationaux ainsi que par les citoyen.ne.s eux-mêmes, mobilisé.e.s depuis plus de deux ans dans le cadre du mouvement populaire Hirak.

Alors qu’on avait craint un essoufflement du mouvement en raison de l’annulation des manifestations pour cause de pandémie, celui-ci a survécu en ligne et mobilise à nouveau la population depuis février 2021.

A quelques semaines des élections, la situation reste toutefois assez crispée. Les poursuites/arrestations de militant.e.s des droits humains (comme celle, récente, de Kaddour Chouicha, vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme), de journalistes ou de citoyen.ne.s se poursuivent. Dans un communiqué datant du 11 mai 2021, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme déclarait que « les droits à la liberté d’opinion, d’expression et de réunion pacifique continu[ai]ent d’être la cible d’attaques » et regrettait « l’usage inutile et disproportionné de la force contre des manifestants pacifiques ».

Plusieurs mesures récentes sont par ailleurs perçues comme une volonté du pouvoir de briser un mouvement populaire de contestation qui est fatigué du gouvernement. Il en va ainsi de l’obligation, récente, de déclarer à l’avance les manifestations prévues.

Au-delà du résultat, c’est bien le taux de participation qui sera scruté par la population algérienne, étant donné l’appel au boycott de ces élections législatives anticipées lancé par l’opposition et par une partie des mouvements nés du Hirak. Quoiqu’il advienne, le parlement issu de ces élections devra répondre aux revendications clés des Algérien.ne.s notamment en termes de lutte contre la corruption et de respect de l’Etat de droit.