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ALERTE / Algérie : Nouvelles arrestations et détention de personnes migrantes

EuroMed Droits et ses membres condamnent avec fermeté les arrestations massives en cours dans Alger et sa banlieue. Plusieurs dizaines de personnes migrantes issues de pays d’Afrique subsaharienne ont été arrêtées depuis ce samedi 10 février, y compris des personnes en situation régulière.

Selon des sources journalistiques, ces arrestations de masse, au faciès, ont notamment été conduites , sur les chantiers de Sidi Abdellah (Alger),  un projet urbain important lancé par les autorités algériennes pour répondre aux besoins de logements, par des forces de sécurité en civil.

Les membres d’EuroMed Droits en Algérie, en contact direct avec des personnes migrantes victimes de ces arrestations, confirment que les arrestations se sont déroulées de manière arbitraire, sans respect d’aucune procédure et sans laisser aux personnes la possibilité d’emporter quelques affaires. Une personne a été arrêtée avant d’être relâchée après que les autorités ont réalisé que sa situation était parfaitement régulière (passeport, visa, et billet d’avion retour).

Retenues au camp de Zeralda (à l’Ouest de la capitale), les victimes de ces rafles ont été acheminées en car dans un lieu de privation de liberté à Tamanrasset au cours de l’après-midi du 13 février. Elles ont par la suite été conduites de force, le 14 février, à la frontière nigérienne, sans que nous puissions établir si elles ont été laissées côté algérien ou expulsées, à l’image des autres personnes arrêtées ces derniers mois (lire notre communication à ce sujet). Abandonnées de part et d’autre de la frontière selon leur nationalité (le Niger refuse l’acheminement de ressortissant.e.s non-Nigérien.ne.s), sans ressource dans une zone désertique, ces personnes sont vulnérables à tout type d’abus, de violations, et de risque pour leur vie.

EuroMed Droits déplore le durcissement de la politique migratoire algérienne. Ces mois passés en effet, plusieurs milliers de personnes originaires de pays d’Afrique subsaharienne ont été arrêtées arbitrairement à Alger. Sans aucun respect des garanties procédurales et de leurs droits fondamentaux, ces personnes ont été privées de liberté de façon arbitraire dans ce même centre de Zeralda, transportées sous la contrainte de manière collective à Tamanrasset où elles ont été confinées dans un lieu de privation de liberté.

 

Centre de rétention, Tamanrasset, 13 février 2018.
Transmis par les organisations membres d’EuroMed Droits présentes sur place.