La vie sous l’occupation a privé les femmes palestiniennes de leurs droits humains les plus fondamentaux, des deux côtés de la ligne verte.
Il s’agit notamment de limitations sévères au regroupement familial et à l’acquisition de la citoyenneté, à l’accès aux services médicaux et sociaux, et au droit de garde de leurs enfants.
Alors que la plupart des ressortissants étrangers qui épousent des Israéliens peuvent obtenir la nationalité israélienne, les Palestiniens du Territoire palestinien occupé (TPO) qui le font se voient refuser la naturalisation. Cette interdiction ouvertement discriminatoire empêche les familles et les enfants de se réunir et de mener une vie normale, et elle touche principalement les femmes palestiniennes.
Les tribunaux religieux continuent de statuer
Cette discrimination à l’égard des femmes palestiniennes est encore aggravée par le contrôle religieux et patriarcal, Israël continuant d’imposer la loi religieuse sur les questions relatives à la famille et au statut personnel, tant en Israël que dans les TPO. Ces politiques limitent considérablement les droits des femmes palestiniennes en matière de divorce, de garde des enfants, de pension alimentaire, d’héritage et de patrimoine, ce qui constitue une violation des articles de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), ratifiée par Israël en 1991.
Bien qu’il existe désormais des tribunaux civils de la famille pour les femmes palestiniennes vivant en Israël, les tribunaux religieux restent l’autorité compétente en matière de mariage et de divorce, puisqu’il n’y a toujours pas de mariage civil en Israël. L’association Kayan, membre d’EuroMed Rights, s’efforce de soulever la question du mariage civil en Israël, car son absence a des conséquences négatives sur les droits des femmes, en particulier dans les cas de divorce et de séparation.
Regardez notre vidéo sur le sujet:
L’imposition de lois familiales discriminatoires et fondées sur la religion constitue une violation de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et du droit international des droits de l’homme.
Nouveau gouvernement, moins d’espoir
En décembre 2022, le nouveau gouvernement israélien dirigé par Benjamin Netanyahu a prêté serment. Avec de nouveaux responsables conservateurs d’extrême droite tels qu’Itamar Ben-Gvir (ministre de la sécurité nationale), Bezalel Smotrich (ministre des finances) et Avi Maoz (chef de l’agence « Identité nationale juive »), les ambitions d’annexion d’Israël ont été ouvertement affichées.
Les déclarations faites et les mesures prises jusqu’à présent par le nouveau gouvernement ne laissent que peu ou pas de place à l’espoir d’une amélioration du respect des droits de l’homme des Palestiniens de part et d’autre de la ligne verte. Une fois de plus, ce sont les femmes palestiniennes qui paieront probablement le prix le plus élevé.