Nous venons d’apprendre, ce jeudi 18 octobre 2012, l’horrible nouvelle de l’assassinat du Secrétaire Général de NIDAA TOUNES (l’Appel de la Tunisie), M. Lotfi NAGHEDH, à Tataouine (ville du sud Tunisien), suite à une manifestation organisée par « le comité local de protection de la révolution » et à laquelle ont appelé le Parti du Mouvement ENNAHDHA et le Congrès pour la République (CPR), deux des principales composantes de la Troïka au pouvoir. Lequel « Comité » n’est rien d’autre qu’une sorte de milice —à la solde du parti islamiste— agissant en marge de la légalitése pour terroriser les adversaires d’ENNAHDHA et tous ceux que ce parti désigne comme ses ennemis.
Cet assassinat politique, le premier depuis le déclenchement de la révolution tunisienne, était on ne peut plus prévisible compte tenu de la campagne haineuse menée tambour battant par les dirigeants du parti islamiste au pouvoir à l’encontre du parti NIDAA TOUNES, assimilé à une « machine de recyclage des RCDistes ». L’atmosphère de détestation et de haine distillée quotidiennement par les dirigeants les plus obscurantistes d’ENNAHDHA ne pouvait conduire qu’à de pareilles violences extrêmes. En effet, ce meurtre n’a pu avoir lieu que parce qu’il y a eu incitation publique au meurtre !
Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), tout en dénonçant, de la manière la plus ferme qui soit, ce climat délétère de détestation et de haine :
- Présente tout d’abord ses sincères condoléances à la famille de M. Lotfi NAGHEDH, et à son parti NIDAA TOUNES ;
- Exige que les assassins (et instigateurs) soient traduits, sans délai, devant la justice pour qu’ils répondent du crime odieux qu’ils ont commis ;
- Exige la dissolution des « Comités de Protection de la Révolution » dont la nature criminelle a été, une fois de plus, mise à jour ;
- Exige des sanctions à l’encontre des policiers présents passivement sur les lieux, pour non-assistance aggravée à personne en danger, et fait endosser l’entière responsabilité de l’insécurité généralisée dans laquelle a été plongée la Tunisie, au gouvernement, et notamment au ministère de l’intérieur ;
- Lance un appel à toutes les organisations politiques et de défense des droits de l’homme, nationales et internationales, pour se mobiliser contre les atteintes gravissimes au droit à l’intégrité physique, bafoué quotidiennement en Tunisie ;
- Invite toutes les Tunisiennes et Tunisiens, ainsi que leurs ami(e)s à participer massivement au rassemblement de protestation et d’indignation, du lundi 22 octobre 2012, devant l’ambassade de Tunisie à Paris.
LE COMITÉ POUR LE RESPECT DES LIBERTÉS ET DES DROITS DE L’HOMME EN TUNISIE