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Cinquante et un ans après le 17 octobre 1961, une importante reconnaissance des faits

Dans un communiqué rendu public ce même jour, le président de la République a déclaré : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. »

La Ligue des droits de l’Homme, et toutes les associations que se sont mobilisées depuis plus de trente ans pour réclamer une telle reconnaissance, considèrent que cette déclaration est une victoire importante dans leur combat pour la vérité sur cet épisode qui a ensanglanté la capitale, à la fin de la guerre d’Algérie. Ces mots marquent la fin du déni et des mensonges officiels qui ont longtemps cherché à dissimuler ce crime d’Etat. Au-delà du geste politique, ils doivent aussi être le signal de la poursuite du travail des historiens pour que soient établies les circonstances de ce drame, ce qui implique un plus large accès aux archives qui s’y rapportent, en particulier celles du Premier ministre Michel Debré, du ministre de l’Intérieur Roger Frey, et du secrétariat général de la présidence de la République. Le contenu du conseil interministériel convoqué par le Premier ministre le 5 octobre 1961, et qui a décidé du couvre-feu discriminatoire et anticonstitutionnel à l’origine de la manifestation pacifique du 17 octobre, doit être lui aussi porté à la connaissance du public.

Des propositions de lois ont été déposées au Sénat et seront en discussion mardi 23 octobre. La Ligue des droits de l’Homme, en conformité avec sa conviction qu’il n’appartient pas au Parlement d’écrire l’Histoire, estime que ce n’est pas le vote d’une loi par celui-ci qui est nécessaire sur ce sujet, mais la facilitation de la recherche historique, par un meilleur accès aux archives.