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Montée des violences à l’égard des femmes en Égypte

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Du 25 novembre 2015, Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes, au 10 décembre, Journée internationale des droits de l’homme, la campagne des « 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre » encourage activement les actions visant à mettre fin aux violences à l’égard des femmes et des jeunes filles, partout dans le monde. A cette occasion, EuroMed Droits relance une série de fiches informatives sur les violences à l’égard des femmes par pays (actualisées en décembre 2015). 

En Egypte, malgré quelques évolutions, les principaux défis existants dans le cadre juridique et politique restent sans réponse. La violence domestique contre les femmes reste largement tolérée et aucun effort n’a été réalisé par le gouvernement égyptien pour la combattre. Pour la première fois depuis la criminalisation des mutilations sexuelles féminines (MSF) en 2008, une affaire a été portée devant les tribunaux et deux personnes ont été reconnues coupables de la mort d’une jeune fille de treize ans. Le médecin ayant réalisé la MSF a été condamné à une peine de deux ans de prison pour homicide involontaire et à trois mois de prison pour avoir effectué la mutilation. Quant au père de la jeune fille, il a été condamné à une peine de trois mois avec sursis.

Une stratégie nationale pour combattre la violence contre les femmes a été lancée en juin 2015 par le Conseil national des Femmes (CNF). Cette stratégie repose sur trois piliers, à savoir la prévention, la protection et la poursuite judiciaire. Malheureusement, malgré les efforts déployés, la stratégie est loin de répondre aux modifications législatives nécessaires pour lutter contre les violences faites aux femmes. Par ailleurs, cette stratégie fait abstraction de graves problèmes tels que les violences contre les femmes commises par des acteurs étatiques et les violences sexuelles collectives. En outre, la manière dont s’est élaborée cette stratégie a manqué de transparence et n’a pas été réalisée en coordination avec la société civile et les organisations de défense des droits des femmes qui réclamaient une telle stratégie. Le CNF n’a d’ailleurs pas tenu compte des recommandations et commentaires de ces organisations…