A la veille du premier anniversaire de la révolution en Egypte, le Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH) saisit cette occasion pour saluer la lutte menée par le peuple égyptien et les sacrifices consentis, dès le début de la révolution du 25 janvier, pour faire en sorte que tous les Egyptiens puissent jouir de droits fondamentaux tels que la liberté, la justice et la dignité humaine.
Les forces démocratiques et la société civile égyptienne ont obtenu depuis lors des résultats essentiels, culminant par le procès des symboles de l’ancien régime, et dont les plus importants ont été d’une part la destitution de l’ex-président Moubarak et de l’ex-ministre de l’Intérieur, accusés d’avoir fait exécuter des manifestants et de s’être rendus coupables de corruption financière, et d’autre part les premières élections législatives libres et ouvertes à tous qui aient été organisées depuis plus de soixante ans.
Néanmoins, le REMDH reste convaincu que de nombreuses tâches urgentes attendent encore le Conseil suprême des forces armées (SCAF), le gouvernement de transition et l’Assemblée Populaire élue, afin de tourner la page des violations des droits de l’Homme en Egypte ; garantir la justice et la reconnaissance des responsabilités ; parvenir à l’indépendance complète de la justice et des poursuites publiques, à l’égalité des droits pour les hommes et les femmes et enfin ; garantir un espace opérationnel pour la société civile et des médias.
Le REMDH en appelle aux autorités égyptiennes et à l’Assemblée Populaire pour qu’elles entament un dialogue impliquant toutes les parties prenantes de la société égyptienne, y compris les jeunes, les femmes et les organisations de défense des droits humains, dans la perspective de remettre les droits de l’Homme à l’honneur dans le pays et de garantir le respect de la justice et de l’état de droit en Egypte.
Le REMDH prie instamment le SCAF de mettre fin aux pratiques visant à intimider les militants politiques, les jeunes blogueurs et les défenseurs des droits de l’Homme et à limiter leur action, et de mener des enquêtes indépendantes sur les violations aux droits de l’Homme perpétrées au cours de l’année écoulée, et en particulier les exécutions sommaires dont certains manifestants furent victimes. Le REMDH rappelle que des centaines d’Egyptiens ont souffert de ces pratiques, et demande que les auteurs de ces crimes soient assignés en justice. En outre, il condamne le recours systématique aux tribunaux militaires pour des prévenus civils.
De manière générale, le REMDH prie le SCAF d’exercer une certaine retenue à l’encontre des manifestants, et de respecter les droits des citoyens égyptiens (aussi bien les hommes que les femmes) à la liberté de se réunir, d’exprimer leur opinion et de manifester pacifiquement.
Par ailleurs, le REMDH prie instamment le Parlement égyptien, en sa qualité de première institution démocratique du pays, de prendre des mesures législatives et constitutionnelles pour satisfaire les revendications de la révolution ; de promulguer des lois pour soutenir les droits et les libertés, et d’adhérer aux normes internationales et aux conventions ratifiées par l’Egypte.
Enfin, le REMDH exhorte la communauté internationale et l’UE à surveiller et à évaluer la situation des droits de l’Homme, et à exiger du SCAF qu’il respecte les conventions internationales et les obligations de l’Egypte à cet égard et qu’il assure la protection des droits de l’Homme en Egypte.