Plus d’un an après la révolte du peuple tunisien et l’éviction de Z. BEN ALI, le Comité Exécutif du Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) s’est réuni à Tunis les 24, 25 et 26 février 2012. Il a, accompagné de la Présidente de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD), rencontré, les 23 et 24 février 2012, le Président de la République Tunisienne, le Président de l’Assemblée constituante ainsi que le Ministre de l’Intérieur.
Une délégation du REMDH, comprenant le Secrétaire Général de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH), a pu se rendre, le 25 février 2012, au centre de rétention de Ouardiyya, près de Tunis, destiné aux étrangers en situation irrégulière. Cette visite doit être suivie d’autres démarches afin d’examiner la situation dans les 25 autres centres mais aussi, éventuellement, dans d’autres lieux.
Lors des rencontres avec les autorités publiques tunisiennes, la délégation du REMDH a rappelé à ses interlocuteurs l’attachement au processus qui a amené le peuple tunisien à se libérer d’une dictature et à procéder à des élections libres et transparentes. Elle a aussi rappelé l’absolue nécessité de voir intégrer dans la future constitution les principes essentiels qui fondent toute démocratie : égalité homme femme, indépendance du système judiciaire, primauté du droit international, liberté d’association et d’expression ainsi que des élections libres et transparentes. La délégation a demandé que la rédaction de la future constitution tienne compte de ces impératifs.
Le Comité Exécutif du REMDH a aussi pris connaissance des résultats de la mission qu’il a menée en Egypte, avec la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) du 11 au 14 février 2012. Le REMDH est particulièrement inquiet du recours permanent à un usage excessif des forces de l’ordre qui n’hésitent pas à tirer sur des manifestants désarmés et à en déférer d’autres devant des Tribunaux militaires, dont la procédure n’est en rien équitable. De plus, la mission a relevé que les autorités égyptiennes sont entrées en guerre contre diverses ONG égyptiennes et internationales, intentant des poursuites abusives, au prétexte de leur financement provenant pour partie de l’Etranger. Les autorités militaires et civiles égyptiennes tentent visiblement d’empêcher la société civile égyptienne de jouer son rôle de manière indépendante et autonome. Le REMDH appelle à la fin des poursuites et demandent aux autorités de l’Union Européenne et aux Gouvernements Européens de marquer l’incompatibilité absolue de telles pratiques avec des rapports normaux entre l’Europe et l’Egypte.
Le Comité Exécutif du REMDH s’est félicité des récentes déclarations de Mme Catherine Ashton, Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, s’opposant à la poursuite de la colonisation israélienne dans les territoires occupés et rappelle que ces agissements constituent une entrave manifeste à tout processus de paix.
Le REMDH poursuit son action en faveur des organisations syriennes de défense des droits de l’Homme qui s’opposent au régime en place. Il exprime sa consternation devant les massacres répétés commis par les autorités syriennes et l’impuissance de la communauté internationale. Il réitère son exigence de voir ses membres pouvoir voyager librement, et en particulier Danial Saoud, membre du Comité Exécutif du REMDH, interdit de quitter la Syrie depuis plus d’un an.
Enfin, le Comité Exécutif du REMDH regarde avec préoccupation la situation économique et sociale qui frappe la Grèce et d’autres pays européens comme plusieurs pays de la rive sud de la Méditerranée. Le respect des droits des économiques et sociaux vaut tout autant que le respect des libertés civiles et politiques et leur mépris constitue un danger pour la démocratie. Le Comité Exécutif du REMDH rappelle que les peuples ne sauraient être victimes de politiques financières qui entraînent pauvreté et délitement social.