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L’accès à la santé des migrant.e.s et réfugié.e.s durant le COVID-19

L’actuelle pandémie de COVID-19 a mis en exergue les restrictions discriminatoires à l’accès à la santé pour les migrant.e.s et les réfugié.e.s. Cette situation est particulièrement critique pour les migrant.e.s, les demandeurs.ses d’asile et les déplacé.e.s internes qui vivent dans des camps de réfugié.e.s surchargés ou dans des centres de détention où les mesures d’hygiène et de distanciation sociale adéquates ne sont pas mises en place. En Grèce et au Liban par exemple, les camps de réfugié.e.s ne sont pas prêts pour faire face au COVID-19 étant donné l’accès limité aux services de santé pour les réfugié.e.s. En Italie, des dizaines de milliers de demandeurs.ses d’asile vivent dans de grands centres d’accueil, souvent dans des chambres partagées.

Le 27 mars dernier, un signe positif est venu du gouvernement portugais qui a décidé d’octroyer des droits de citoyenneté comprenant l’accès aux services de santé aux migrant.e.s et demandeurs.ses d’asile présent.e.s sur son territoire et dont le dossier est en cours de traitement. L’Italie, la France et le Luxembourg ont décidé d’étendre les permis de résidence arrivant à expiration permettant ainsi aux demandeurs.ses d’asile d’accéder aux systèmes de santé nationaux. Le Maroc garantit l’accès aux soins des travailleurs.ses migrant.e.s. Les mesures prises par les pays de la région ne sont certes pas suffisantes pour assurer l’accès de chacun.e à des services essentiels tels que les minima sociaux et le droit aux soins. Ces mesures ne peuvent pas non plus garantir le respect des droits humains et des droits socio-économiques.

Plusieurs pays semblent avoir oublié la présence de migrant.e.s, de demandeurs.ses d’asile et de réfugié.e.s sur leur territoire, les exposant ainsi à une double vulnérabilité. Dans ce contexte, de nombreuses voix se sont élevées à travers la région euro-méditerranéenne pour demander l’adoption immédiate et urgente de mesures assurant l’accès aux soins de santé, aux minima sociaux, au logement, à des permis de résidence et aux droits de citoyenneté pour les migrant.e.s, les demandeurs.ses d’asile et les personnes sans papiers. On peut noter par exemple la campagne #regularizaciónya en Espagne, plusieurs appels de syndicats, d’organisations de la société civile et de ministres en Italie mais aussi au Royaume-Uni, en Suisse, à Chypre et en Tunisie pour n’en nommer que quelques-uns. Tous visent à sensibiliser et mobiliser afin d’appeler les gouvernements à prendre leurs responsabilités et à fournir à tou.te.s – sans exception – l’accès aux soins, qui est un droit humain reconnu dans le droit international des droits de l’Homme.