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Evaluation des pays du voisinage Sud de l’UE: L’érosion de la société civile dans la région EuroMed

Alors que l’Union Européenne (UE) s’apprête à publier les résultats de son évaluation annuelle des progrès accomplis par ses voisins du Sud en matière de respect des droits de l’Homme, le Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH) tire la sonnette d’alarme sur la vague de restrictions infligées à la société civile et les atteintes à la liberté d’association, de réunion et d’expression qui s’abattent sur le monde arabe.

Dans le cadre de sa Politique Européenne de Voisinage (PEV), l’UE doit publier, le 24 mars 2014, plusieurs rapports de suivi évaluant la situation des droits de l’Homme, dans les pays du Sud de la Méditerranée, au cours de l’année précédente. Le monde arabe est marqué par l’instabilité et l’augmentation de la violence ce qui entraine des conséquences désastreuses pour les droits de l’Homme. Dans ce contexte, le REMDH craint que la nouvelle PEV qui a été développée suite au Printemps arabe, ait échoué à soutenir efficacement la société civile et lui permettre de prendre part aux processus de transition cruciaux pour la démocratie.

A l’occasion du lancement des rapports de suivi de la PEV, le REMDH veut faire part de ses sérieuses préoccupations quant aux défis auxquels la société civile doit faire face. Les défenseurs des droits de l’Homme sont régulièrement harcelés, menacés et parfois poursuivit pénalement, les lois et pratiques relatives aux associations sont de plus en plus restrictives et les rassemblements et manifestations publics critiquant les autorités sont perçues comme des menaces sécuritaires. Les récents évènements en Egypte, en Syrie, en Lybie et en Algérie témoignent d’une escalade inquiétante des violations des droits de l’Homme et cela n’est pas de bonne augure pour les activistes dans la région.

Le REMDH demande à l’UE d’intensifier son engagement en faveur de la promotion des droits de l’Homme, du processus de démocratisation et du soutien apporté aux acteurs de la société civile dans les pays où la capacité d’agir en toute indépendance et de manière effective est mise à mal.  Le REMDH appelle l’UE à renforcer sa politique dite du « donnant-donnant » ou « more for more » et à placer la liberté d’association, de réunion et d’expression, mais aussi les droits des femmes et la promotion de la justice au cœur de ses relations avec ses voisins du Sud.

Enfin, le REMDH espère que ses recommandations par pays seront prises en compte dans les prochains rapports de suivi.