« Renforcer l’âme de notre Union » est le titre que la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a donné à son discours annuel sur l’État de l’Union devant le Parlement européen, le 15 septembre dernier.
Quels sont les principaux thèmes d’intérêt pour la région euro-méditerranéenne, outre les questions relatives à la pandémie de COVID-19 et à la crise climatique ? Sans surprise, Ursula von der Leyen a fait référence au nouvel Agenda européen pour la Méditerranée, publié début février de cette année, pour « assurer la stabilité dans notre voisinage ». Elle a également parlé de « continuer à travailler sur les différents aspects de notre relation avec la Turquie », une rhétorique diplomatique pour exprimer que s’il y a bien des problèmes relationnels, une procédure de divorce ne sera pas ouvertement lancée.
Dans le domaine social, elle a annoncé l’interdiction sur le marché européen des produits fabriqués dans le cadre du travail forcé. Sur le plan intérieur, elle a fait l’éloge du Socle européen des droits sociaux – dont le plan d’action a été présenté début mars – afin de garantir « des emplois décents, des conditions de travail plus équitables, de meilleurs soins de santé et un meilleur équilibre dans la vie des personnes ». La Commission présentera une nouvelle stratégie européenne en matière de soins. Ursula von der Leyen a également souligné que la pandémie était une « période terrifiante » pour « trop de femmes », « qui n’ont nulle part où se cacher, nulle part où échapper à leurs agresseurs ». D’ici la fin 2021, l’UE compte proposer une loi pour lutter contre la violence à l’égard des femmes, de la prévention à la protection et aux poursuites efficaces, en ligne et hors ligne.
La migration n’a pas été oubliée (comme de bien entendu) avec un appel aux États membres à faire des progrès rapides. Trouver un terrain d’entente depuis que la Commission a présenté, le 23 septembre 2020, le nouveau Pacte sur la migration et l’asile, a été « douloureusement lent » selon la Présidente de la Commission. Un Pacte considéré par Ursula von der Leyen comme « un système équilibré et humain qui fonctionne pour tous ». Une affirmation qu’EuroMed Droits a contestée vigoureusement dès le début, puis en octobre 2020, novembre 2020, janvier 2021 et mai 2021, avec moult arguments et simulations fondés sur des éléments tangibles. L’âme de l’UE réside également dans la manière dont l’Union traite les migrants à ses frontières.