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Égypte: L’UE ne doit faire preuve d’aucune complaisance dans son rapport d’observation électorale

Dans le cadre de la mission d’observation électorale de l’UE (MOE) actuellement en cours en Égypte, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) exhorte les observateurs à réaliser une évaluation minutieuse de la situation politique et des droits de l’Homme dans le pays. Le REMDH les encourage également à faire état des obstacles qu’ils ont rencontrés lors de leur mission. Les élections auront lieu le 26 et le 27 mai prochains.

Une partie de l’équipement essentiel de la MOE a été bloqué à la frontière, ce qui a empêché les observateurs à long terme de se déployer en dehors du Caire. L’UE a donc décidé de revoir à la baisse les objectifs de sa mission, mais elle est revenue sur sa decision une fois que l’équipement a été livré. Dans ces circonstances, la MOE n’a toutefois pas pu disposer d’une réelle vue d’ensemble du contexte électoral. Le 19 mai dernier, le chef de la mission d’observation de l’UE a publiquement fait état de plusieurs obstacles administratifs entravant le travail de son équipe.

Les élections égyptiennes se déroulent dans un contexte où l’expression démocratique est gravement limitée et où toutes les formes de dissidence et de critiques, y compris la dénonciation des violations par les organisations de défense des droits de l’Homme, sont étouffées.

De plus, l’absence de liberté d’expression empêche tout débat pluraliste : il est impossible de critiquer le gouvernement en place et le droit à la liberté de réunion pacifique n’est aucunement respecté. Plusieurs journalistes ont été emprisonnés et sont jugés pour des motifs fallacieux. Il en va de même pour d’autres militants, tels que des blogueurs et des membres d’associations, d’ONG et de mouvements de jeunesse. Les manifestations sont systématiquement réprimées et dégénèrent bien souvent en une violence meurtrière et en l’arrestation de dizaines de participants.

Enfin, la loi électorale approuvée le 6 mars ne permet aucune procédure d’appel, ce qui soulève de sérieuses questions quant à la nature de ces élections.

Le REMDH exhorte la MOE à aborder cette situation dans sa déclaration préliminaire (prévue 48 heures après le scrutin) et dans son rapport final (prévu dans les deux mois suivant la fin du processus électoral) qui, conformément aux normes européennes, doit inclure les conclusions de la MOE et ses recommandations quant à l’ensemble du processus électoral. L’UE a en effet décidé d’envoyer une MOE à part entière, ce qui implique le respect de normes strictes.