Conseil d’association UE-Egypte : L’occasion de dénoncer le bilan désastreux de l’Égypte en matière de droits humains

Demain, le Conseil d’association UE-Égypte tiendra sa huitième réunion à Bruxelles. Dans une lettre ouverte adressée à la HR/VP Federica Mogherini, EuroMed Droits insiste sur cette occasion unique pour l’UE de dénoncer haut et fort le bilan alarmant de l’Égypte dans le domaine des droits humains.

Le président d’EuroMed Droits, Wadih Al-Asmar, a tenu ces propos :

« Après l’adoption, la semaine dernière, de la résolution d’urgence du Parlement européen sur l’Égypte, l’UE doit faire preuve de cohérence en condamnant la répression des droits démocratiques fondamentaux en Égypte. Le silence de l’UE serait considéré par les autorités égyptiennes comme une approbation. »

« L’Égypte est loin d’être un État démocratique. Nous sommes extrêmement préoccupés par la répression générale menée par les autorités contre la société civile et les militants égyptiens. Détentions arbitraires, interdictions de voyager, gel des avoirs, fermetures d’établissements et campagnes d’intimidation : il ne semble y avoir aucune limite. La dernière vague de répression a entraîné des arrestations de masse ainsi que la disparition forcée de plusieurs défenseurs des droits humains, journalistes, avocats et militants. L’avocat spécialisé dans les droits humains Ezzat Ghoneim est ainsi porté disparu depuis septembre 2018.

Les lois répressives, de même que la politisation accrue de l’appareil judiciaire et le non-respect des droits humains, y compris les droits consacrés dans la Constitution égyptienne, favorisent un climat d’impunité. Récemment, les autorités égyptiennes ont abondamment utilisé la peine de mort : la dernière condamnation à mort prononcée dans un procès politique de masse, loin des garanties internationales d’un procès équitable, a été confirmée le 24 septembre 2018. Cette confirmation dénote une tendance extrêmement préoccupante au prononcé de condamnations à mort à l’issue de procès inéquitables. »

EuroMed Droits met l’accent sur le fait que l’accord d’association UE-Égypte s’inspire notamment du « respect des droits démocratiques et des droits humains fondamentaux ». Par conséquent, l’UE ne devrait certainement pas fermer les yeux sur les violations généralisées des droits humains commises en Égypte. Elle ne devrait pas négliger les conséquences de la direction prise par l’Égypte sur la stabilité à long terme et devrait au contraire user de son influence politique pour promouvoir un engagement significatif en matière de démocratie et d’État de droit, qui, à son tour, conduira à la stabilisation de ce pays.