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ALGERIE: La liberté d’association et de réunion à nouveau bafouée

Le samedi 6 février 2016, le Syndicat National des personnels de l’administration publique (SNAPAP), organisation membre d’EuroMed Droits, avait organisé un colloque sur la situation socio-économique en Algérie à la Maison des syndicats d’Alger. Des représentants d’autres syndicats autonomes et de la société civile étaient également invités à ce débat.

Samedi matin un fort dispositif policier était déployé pour encercler la Maison des syndicats. Les forces de l’ordre ont empêché ainsi la tenue de la réunion et ont interpellé 6 militants, qui ont été  transférés au commissariat. Ils ont étés relâchés vers 15h30.

Cette entrave est en claire violation de la loi, qui protège la liberté de réunion, d’autant qu’il s’agissait d’une réunion fermée dans un local privé appartenant au SNAPAP lui-même. Le Wali d’Alger serait, de l’aveu même des policiers qui ont arrêté les militants, à l’origine de l’ordre d’empêcher la réunion. N’ayant aucune base légale, cette arrestation arbitraire n’a, a priori, pas donné lieu à des poursuites judiciaires. Cet abus de pouvoir donne cependant une nouvelle preuve du harcèlement policier et judiciaire dont sont l’objet les militants des droits humains et les syndicalistes autonomes.

Cette dernière  entrave à la liberté d’association et de réunion en Algérie fait suite à une longue série d’atteinte aux libertés fondamentales, qui ne cessent de se dégrader dans ce pays où les autorités supportent de moins en moins les critiques et les demandes de la société civile, qui peinent à trouver des canaux d’expression et de communication avec leurs gouvernants.

Les inquiétudes de la population et de la société civile quant à la situation socio-économique sont pourtant légitimes et devraient être prises en comptes par le gouvernement dans un souci d’inclusion et de participation démocratique à la gestion des affaires publiques.

EuroMed Droits demande aux autorités algériennes de cesser le harcèlement et la répression des syndicalistes et des défenseurs des droits humains. Nous demandons également aux institutions européennes de soulever ces questions lors du dialogue qu’elles mènent avec le gouvernement algérien. EuroMed Droits rappelle que le Parlement européen avait approuvé, en avril 2015, une résolution demandant la fin du harcèlement des syndicalistes autonomes et le respect de la liberté d’association et de réunion en Algérie.