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22 syndicalistes et défenseurs des droits de l’Homme libérés en Turquie

Le Réseau Euro-Méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) et l’Association turque des droits de l’Homme (IHD) saluent la libération hier de 22 syndicalistes et défenseurs des droits de l’Homme turcs, détenus à la prison de haute sécurité de type F d’Ankara sous la charge de « terrorisme » et accusés d’appartenir à une organisation illégale.

Parmi les détenus, Osman İşçi, membre du Comité exécutif du REMDH, avait était arrêté chez lui dans la province d’Ankara dans la matinée du 25 juin 2012.  İşçi avait été également maintenu en détention provisoire avec 21 autres collègues jusqu’à leur libération ce 10 avril.

‘Bien sûr nous accueillons la nouvelle de leur libération avec un grand soulagement, mais nous restons préoccupés par le fait que les charges à leur encontre n’ont pas été abandonnées’, a déclaré le Président de l’IHD Oztürk Türkdogan.

‘Dans la loi anti-terroriste turque, la définition de terrorisme est maintenue trop large de façon délibérée.  Cela signifie que les autorités turques peuvent limiter les droits à la liberté d’expression, d’association et de rassemblement pacifique, sous prétexte de traiter des situations liées à l’anti-terrorisme’, a expliqué le Directeur exécutif du REMDH Marc Schade-Poulsen, qui a assisté au procès.

Le REMDH et l’IHD appellent le gouvernement turc à modifier tant la loi anti-terrorisme que le code pénal turc, afin de les mettre en conformité avec les instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la Turquie.

L’arrestation des syndicalistes et des défenseurs de droits de l’Homme, tous membres de la KESK[1], faisait partie d’une vaste opération « anti-terroriste » visant à démanteler un réseau terroriste présumé – l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK)[2].  72 personnes avaient été arrêtées le même jour et accusées d’organiser le soutien à la KCK au sein de la KESK.

Le REMDH rappelle que plusieurs grands activistes des droits de l’Homme, éminents avocats et membres de l’IHD[3] sont toujours en prison et purgent actuellement des peines prononcées en vertu de la loi anti-terroriste.  Le REMDH exhorte les autorités turques à tous les libérer.

Le REMDH a envoyé une mission à Ankara pour observer le procès et fera prochainement part de ses considérations quant à son déroulement. Le procès a été ajourné au 8 juillet 2013.