Le 26 mars, au moins 29 personnes migrantes ont perdu la vie lors du naufrage de deux bateaux au large de la Tunisie, alors qu’elles tentaient de traverser la Méditerranée vers l’Italie. Le 22 mars, au moins cinq migrant·es sont décédé·es et des dizaines d’autres porté·es disparu·es après le naufrage de leur bateau au large des côtes tunisiennes. Ces personnes essayaient traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Italie. Le 9 mars, plus d’un millier de migrant·es est arrivé sur l’île italienne de Lampedusa. Les migrant·es – apparemment originaires de Syrie, du Yémen et de divers pays africains – avaient commencé·es leur voyage depuis la ville côtière tunisienne de Sfax. Un des nombreux bateaux partant de Sfax a chaviré en route vers l’Italie causant la mort de 14 personnes. D’après les rapports de Méditerranea et Alarm Phone, les garde-côtes tunisiens ont attaqué 5 des nombreux bateaux fuyant la Tunisie, leur volant leurs moteurs et les laissant à la dérive. Selon InfoMigrants, entre le 7 et le 8 mars, les garde-côtes tunisiens auraient empêché 14 tentatives de traversée de la mer et secouru 435 migrant·es dans la nuit.
Selon les bureaux régionaux de santé de Sfax, le 29 mars, la morgue de la ville était remplie au-delà de sa capacité par les corps de migrant·es d’Afrique subsaharienne décédé·es au large des côtes tunisiennes ces derniers jours, alors que des tragédies migratoires continuent de se produire avec une régularité effrayante.
Le 29 mars, plus d’une centaine de demandeur·ses d’asile manifestaient devant un bâtiment de l’ONU à Tunis pour être rapatrié·es ou transféré·es dans un autre pays et échapper aux persécutions en Tunisie.
Selon de nouvelles données publiées par le ministère italien de l’Intérieur le 13 mars, au moins 12 083 personnes ont quitté les côtes tunisiennes en direction de l’Italie depuis le début de 2023, une augmentation substantielle si on la compare aux 1 360 arrivées enregistrées à la même période l’an dernier. Selon les nouveaux chiffres, la route tunisienne se classe désormais comme le principal pays de départ pour rejoindre l’Italie, suivie de la route libyenne.
Le 20 mars, le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell alarmait sur la possibilité que la situation préoccupante en Tunisie puisse accroître les flux migratoires vers l’Europe. Borrell déclarait qu’il était impératif d' »éviter l’effondrement économique et social » et qu’il enverrait deux membres du Conseil des affaires étrangères en Tunisie pour évaluer et rendre compte de la situation. Le Ministre tunisien des affaires étrangères a contesté Les propos de Borrell, les qualifiant de « disproportionnés tant au regard de la résilience bien établie du peuple tunisien tout au long de son histoire, que par rapport à une menace migratoire du sud pour l’Europe ». D’autre part, le ministre a accueilli « le soutien constructif de plusieurs partenaires, dont l’Italie voisine », qui a récemment poussé le Fonds monétaire international (FMI) à approuver son prêt provisoire de 1,9 milliard de dollars à la Tunisie, craignant qu’une déstabilisation de la trésorerie dans le pays provoque de nouvelles vagues de migrant·es vers l’Europe.
Suite aux déclarations racistes du président Saïed et aux répression de migrant·es dans le pays, la Banque mondiale asuspendu les pourparlers sur son engagement futur avec la Tunisie. Des préoccupations similaires sont venues du FMI qui, néanmoins, reste engagé avec la Tunisie et travaille à son prêt de 1,9 milliard de dollars au pays. Plusieurs autres organisations internationales, gouvernements nationaux et entreprises privées ont condamné les récents événements en Tunisie. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a publié une déclaration avec l’OIM, exprimant un profond choc face au manque de considération de la dignité des migrant·es et insistant sur le fait que ce sont des êtres humains avec des droits humains. L’Union Africaine a reporté une conférence qui devait avoir lieu dans le pays ce mois-ci. L’administration Biden a déclaré que les États-Unis sont profondément préoccupés par les propos du président tunisien sur la migration, et a exhorté les autorités tunisiennes à respecter leurs obligations en vertu du droit international pour protéger les droits des réfugié·es, des demandeur·ses d’asile et des migrant·es. Meta aurait bloqué plusieurs comptes et groupes Facebook en Tunisie qui étaient utilisés pour diffuser des discours racistes et des appels à la violence contre les migrant·es.
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