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04/04/2023 – 20/04/2023

  • Plusieurs naufrages ont été enregistrés entre le 7 et le 8 avril au large de la Tunisie. Au moins 27 migrant·es sont porté·es disparu·es après le naufrage dedeux bateaux entre la Tunisie et l’Italie. 53 autres personnes ont été secourues par les garde-côtes tunisiens au large de la ville de Sfax. Un autre naufrage a eu lieu au large de l’île italienne de Lampedusa entre le 8 et le 9 avril : au moins 2 migrant·es sont mort·es et plus de 20 sont porté·es disparu·es, comme le rapporte le groupe d’aide allemand ResQship, qui a secouru le navire lors d’une des opérations multiples effectués pendant la nuit. Le 11 avril, un autre naufrage a tué au moins 24 personnes migrantes. Les garde-côtes tunisiens ont pu secourir 76 des migrant·es à bord du navire. Le 14 avril, les garde-côtes ont récupéré 8 autres corps d’un bateau qui a coulé au large du pays.
  • Le 17 avril, le président du Parti populaire européen Manfred Weber a publié une interview avec un journal italien. Se référant à la situation migratoire en Tunisie, Weber a proposé que l’UE négocie un pacte migratoire avec le pays, offrant une aide financière concrète, similaire à l’accord avec la Turquie.
  • Le 17 avril, des dizaines d’organisations tunisiennes et internationales, dont EuroMed Droits, ont signé une déclaration appelant l’Union européenne et ses États membres à cesser leur coopération avec les autorités tuniennes en matière de migration, affirmant que la Tunisie ne peut pas être considérée comme un soi-disant « pays d’origine sûr ».
  • Le 13 avril, le ministre des Affaires étrangères Nabil Ammar s’est rendu à Rome pour rencontrer son homologue italien, Antonio Tajani . La migration a été un sujet central dans la discussion entre les deux dirigeants. Tajani a exprimé la volonté de l’Italie de soutenir la Tunisie bilatéralement et au sein de l’Union européenne. Un visite officielle en Tunisie de la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, en compagnie des ministres de l’intérieur italien et français est prévue fin avril 2023.
  • Le 11 avril, les autorités tunisiennes ont violemment dispersé des migrant·es qui campaient devant le siège du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) à Tunis depuis le discours raciste et complotiste du président Kaïs Saïed à leur égard. La police a fait une descente dans le camp, arrêté des migrant·es et jeté leurs affaires. Le 13 avril, le HCR se déclarait « profondément troublé par ces incidents violents, évoquant les « dégâts matériels » causés par les migrant·es sans jamais évoquer la brutalité policière.
  • Le 5 avril, le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale a jugé les propos de Kaïs Saïed sur les migrant·es racistes et contrevenant à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. En réponse aux déclarations de l’ONU, ministère tunisien des affaires étrangères a déclaré qu’aucun discours de haine ou incitation au racisme n’a été proféré par des sources officielles tunisiennes. Le ministère a exhorté l’agence internationale de faire preuve d’une « plus grande objectivité ».
  • Selon le dernier rapport du Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux’ (FTDES), près de 1800 migrant·es tunisien·es ont rejoint l’Italie depuis début 2023, dont 300 mineur·es. Le rapport a également révélé que 132 personnes sont mortes ou ont disparues en cours de route au cours des trois premiers mois de 2023. Le FTDES a blâmé les politiques européennes « répressives », « visant à renforcer les contrôles et à faire de la Tunisie une zone tampon pour la crise migratoire irrégulière en Tunisie ».