Au Liban, le droit de la famille est régi par un système juridique profondément ancré dans les appartenances religieuses. En l’absence d’un code civil unifié, les questions liées au mariage, au divorce, à la garde des enfants ou à l’héritage sont encadrées par pas moins de 15 lois de statut personnel, propres aux 18 communautés religieuses reconnues par l’État. Ce système instaure une citoyenneté fragmentée, fondée sur l’appartenance confessionnelle, et perpétue des discriminations structurelles -notamment envers les femmes.
C’est dans ce contexte qu’intervient une décision inédite rendue par le tribunal civil de Beyrouth le 22 mai 2025, reconnaissant la validité d’un mariage civil célébré à distance via Zoom entre deux citoyen.nes libanais.es, devant un officier d’état civil basé dans l’État de l’Utah (États-Unis).
Ce jugement marque un tournant majeur : pour la première fois, la justice libanaise valide un mariage civil contracté sans cadre religieux, à distance, et en dehors du territoire. Elle s’appuie sur la législation américaine ainsi que sur les principes du droit international privé et des droits humains, notamment la liberté de conscience et le droit au mariage.
Pour décrypter cette décision, EuroMed Droits publie une fiche d’information accessible en français, anglais et arabe, qui revient sur :
- les arguments juridiques mobilisés dans le jugement,
- ses implications sociales et légales,
- et une lecture féministe ancrée dans les droits humains.
En reconnaissant un mariage civil contracté en ligne, la justice libanaise ouvre un espace inédit pour les personnes non affiliées à une religion. Cette décision pourrait alimenter les débats autour du projet de Code du statut personnel unifié, actuellement en discussion au Parlement, et mettre en lumière l’urgence de réformes structurelles pour sortir des blocages confessionnels.
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