En ce 18 décembre 2019, Journée internationale des migrants, EuroMed Droits se joint aux appels de nombreuses associations de promotion et de défense des droits humains et demande à l’Union européenne (UE) et à ses Etats membres de ratifier la Convention sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 18 décembre 1990.
A ce jour, 55 Etats ont ratifié la Convention mais aucun Etat européen ni certains pays de la rive sud de la Méditerranée, tels que la Tunisie, ne figurent dans la liste.
L’UE, qui bénéficie économiquement de la migration, refuse de reconnaître les droits qui devraient être garantis à tout·e migrant·e. La Convention n’ajoute rien aux instruments européens ou nationaux de protection déjà existants, mais elle clarifie le droit des travailleurs et travailleuses migrant·e·s en rappelant les droits fondamentaux consacrés par la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
En s’engageant pour « défendre nos valeurs et nos normes de stature mondiale », la nouvelle Présidente de la Commission européenne, Mme von der Leyen, revendique une Commission « géopolitique », « gardienne du multilatéralisme » et qui soit un « voisin fiable ». Or, en refusant de signer cette Convention, l’UE et ses Etats membres affaiblissent le multilatéralisme et fragilisent davantage la situation des migrant·e·s et de leur famille qui se tournent vers l’UE que ce soit pour y travailler, y trouver un refuge contre les tensions économiques, sociales ou politiques de leur pays d’origine ou simplement pour y rejoindre leur famille.
Nous demandons aujourd’hui à l’UE et aux Etats membres de ratifier la Convention afin d’envoyer un signal fort de soutien aux migrant·e·s au lieu de leur fermer la porte. Reconnaître les avantages de la migration, ouvrir des voies légales, efficaces et sûres d’accès au territoire européen et garantir les droits des migrant·e·s et de leur famille, c’est le devoir d’une Europe plus ambitieuse et solidaire !