Le 7 février 2014, la Tunisie célèbre l’adoption de sa nouvelle constitution, porteuse de nombreuses avancées et espoirs pour que les droits humains des Tunisiens soient respectés. Celle-ci garantit notamment la liberté d’expression et de conscience. Pourtant, Jabeur Mejri, prisonnier d’opinion, qui n’a fait qu’exprimer son athéisme sur Facebook, est toujours en prison.
Le président François Hollande et de nombreux autres chefs d’Etat étranger participent le 7 février à cette étape historique dans la construction d’une nouvelle Tunisie, plus respectueuse des droits et libertés de ses citoyens.
Amnesty International France appelle François Hollande et les autres chefs d’Etat présents à relayer l’appel à la libération de Jabeur Mejri auprès du président de la république tunisienne.
Depuis quelques mois, la mobilisation en Tunisie et à l’international n’a fait que croître pour obtenir la libération de Jabeur Mejri.
Demandez à Moncef Marzouki, président de la Tunisie de libérer Jabeur Mejri SIGNEZ Ainsi, plus de 54 000 citoyens en France ont déjà signé l’appel d’Amnesty International France pour sa libération.
Il y a quelques jours, les dessinateurs de presse et caricaturistes, sous l’impulsion de la dessinatrice tunisienne WillisfromTunis et de Plantu notamment ont lancé une très belle initiative intitulée 100 dessins pour Jabeur Mejri.
A plusieurs reprises ces derniers mois, le président Moncef Marzouki a dit qu’il allait grâcier Jabeur Mejri, mais qu’il attendait le bon moment « pour des raisons de sécurité ».
C’est triste de condamner un jeune à sept ans de prison pour un dessin. Mais nous avons également une société très conservatrice et j’attends le bon moment, politiquement parlant, pour le relâcher. Le faire tout de suite pourrait être dangereux pour lui… J’ai juste décidé d’attendre quelques mois, avant… hop! Il sera relâché, n’ayez pas peur »
Propos de Moncef Marzouki repris par le Huffington Post
Consultez l’ensemble des dessins pour Jabeur Mejri sur le site 100dessinspourJabeur.org
Ces derniers jours, de nouvelles rumeurs dans la presse faisaient état d’une proposition des autorités tunisiennes pour le libérer s’il acceptait un exil en Suède.
Pour Amnesty International, une proposition de ce genre ne devrait en aucun cas retarder ou conditionner sa libération, qui doit être immédiate et sans conditions. S’il est libéré, AI appelle les autorités tunisiennes à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger Jabeur Mejri et sa famille après sa libération, au lieu de se servir de ce prétexte pour prolonger sa détention.
Evidemment, si Jabeur choisissait un départ à l’étranger, ce serait son droit le plus strict mais cela ne peut être une condition à sa libération.
Une constitution tunisienne qui devrait rendre caduque sa condamnation
La constitution tunisienne adoptée le 26 janvier 2014, et qui est célébrée en grande pompe le 7 février 2014, comporte de nombreuses garanties visant à protéger les droits humains, notamment la liberté de conscience et d’expression.
Voir l’analyse d’Amnesty International, Human Rights Watch et Al Basalam.
Les articles de loi sur lesquels Jabeur Mejri a été condamnés, datant de l’ère Ben Ali, devraient être abrogés pour respecter la nouvelle constitution. Cela ne rend que plus absurde et scandaleuse la condamnation initiale de Jabeur Mejri, et pressante la nécessité de le faire libérer.