Deux mois après l’évacuation forcée et soudaine de 35 réfugiés et demandeurs d’asile du camp de Choucha, le 19 juin 2017, les organisations de la société civile, membres du comité de suivi de la situation, manifestent leur indignation quant à la prise en charge de ces personnes et appellent les organismes désignés comme référents ainsi que les autorités étatiques en charge à assumer leur responsabilité et à engager immédiatement des ressources supplémentaires auprès d’elles.
Depuis la désignation de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et du Croissant Rouge Tunisien (CRT) comme vis-à-vis des autorités tunisiennes en juin, la situation des 35 personnes hébergées de manière temporaire à la Maison des jeunes de la Marsa n’a toujours pas évolué. Pire, certaines d’entre elles ont déclaré n’avoir pas reçu la visite de médecin depuis plusieurs semaines, alors qu’elles doivent suivre un traitement médical régulier. Surtout, l’état de précarité et de vulnérabilité de certains migrants nécessitent un suivi psychologique qui n’a toujours pas été mis en place.
Si la nécessité de limiter le nombre d’interlocuteurs et de centraliser le suivi et l’accompagnement était justifié, il apparait que les capacités des organismes désignés n’ont pas permis une prise en charge effective et respectueuse des droits fondamentaux.
De plus, malgré des entretiens répétés et une situation précaire, aucune solution ne semble pour l’instant envisagée à moyen terme. Selon plusieurs sources, il leur a été notifié la décision de les répartir en différents groupes et de les reloger dans d’autres centres d’hébergement. Face au manque total de transparence sur la situation, ces personnes ont décidé de se mettre en grève de la faim afin d’alerter sur leurs conditions.
Devant le manque de transparence et de responsabilité des organismes en charge, les organisations membres du comité de suivi de la situation exigent :
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Une prise en charge médicale et psychologique adaptée immédiate, en collaboration avec les organisations de la société civile spécialisées
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Une réunion d’urgence avec toutes les parties prenantes (société civile, organisations internationales, autorités tunisiennes) afin d’envisager des solutions de court et de long terme
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Des solutions « exceptionnelles » à cette situation exceptionnelle qui dure depuis trop longtemps et qu’elles répondent aux attentes des intéressés.
Les organisations signataires :
- Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux
- Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme
- EuroMed Droits
- Médecins du Monde
- Médecins sans Frontières
- Mercy Corps