Le 28 novembre est un jour à se remémorer. Il y a 26 ans, la déclaration de Barcelone lançait le partenariat euro-méditerranéen en vue de renforcer le dialogue politique, d’intensifier la coopération économique et financière, et de mettre l’accent sur la « dimension sociale, culturelle et humaine » de ce qui lie les deux rives.
L’année dernière, à l’occasion du 25ème anniversaire de ce processus, les États membres de l’Union pour la Méditerranée (UpM) ont proclamé le 28 novembre comme la Journée de la Méditerranée afin de « contribuer à la promotion d’une identité méditerranéenne commune et […] de renforcer la coopération et l’intégration dans la zone euro-méditerranéenne ». Les cinq domaines prioritaires de l’UpM tels que définis en 2020 sont assez génériques : action environnementale et climatique, développement économique et humain durable et inclusif, inclusion et égalité sociales, transformation numérique et protection civile. Il n’est guère surprenant que la situation désastreuse des droits humains, les attaques contre la société civile et les défenseur.e.s des droits, ainsi que l’absence de démocratie dans la région euro-méditerranéenne ne tiennent pas le haut de l’affiche de la première célébration de cette année.
Le 29 novembre 2021, le sixième Forum régional de l’UpM à Barcelone a appelé à « combattre les stéréotypes négatifs, l’intolérance, la culture de la haine, la stigmatisation, la discrimination […] et à promouvoir plutôt l’harmonie et le respect de l’autre ». Si certains des régimes représentés au Forum passaient de la parole aux actes, cela changerait la donne, mais cela reste à voir.
Dans l’après-midi du même jour, la troisième réunion ministérielle UE-Voisinage Sud a examiné les progrès réalisés dans la mise en œuvre du nouvel Agenda pour la Méditerranée adopté en février 2021, en accordant la priorité à la nécessité de créer des opportunités économiques, de travailler ensemble à la résolution des conflits, de réguler les migrations, d’accélérer la transition économique verte et de travailler à la reprise post-coronavirus. Une nouvelle fois, tout en reconnaissant l’importance de ces questions, il est difficilement compréhensible que le premier but déclaré du nouvel Agenda, à savoir « le développement humain, la bonne gouvernance et l’État de droit », ne soit jamais inclus dans ces discussions alors que les objectifs proclamés sont, entre autres, de renforcer les systèmes de gouvernance, de stimuler la transparence et la responsabilité, d’instaurer la confiance dans les institutions, de renforcer le pouvoir de la société civile et de favoriser l’égalité des genres. L’année prochaine peut-être ? A quand une Journée des droits humains de la Méditerranée ?