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Maroc: migrant·e·s et réfugié·e·s sont aussi vulnérables face au COVID-19

Les mesures de confinement prises par les autorités marocaines pour faire face à l’épidémie de COVID-19 sont essentielles.

EuroMed Droits et ses membres marocains se joignent aux nombreuses organisations de la société civile marocaine pour exprimer leur préoccupation quant à la situation des migrant·e·s et réfugié·e·s au Maroc. Ces personnes comptent parmi les plus vulnérables et se trouvent en désarroi face à la propagation du COVID-19 et à la période de confinement obligatoire.

EuroMed Droits et ses membres marocains déplorent notamment que certaines personnes n’aient pas pu obtenir une autorisation de circuler sous prétexte d’absence de titre de séjour en règle.

Nous demandons aux autorités marocaines :

– De fournir une assistance aux personnes les plus vulnérables en particulier celles qui vivent dans des logements insalubres ou dans des campements de fortune ainsi que les mineurs non accompagnés. Les mauvaises conditions sanitaires peuvent favoriser la propagation du virus parmi des personnes déjà en mauvaise santé en raison de leurs conditions de vie et qui se retrouvent désormais privées de l’aide qu’elles recevaient des associations locales qui ont dû arrêter leurs activités ;

– D’assurer l’hébergement des personnes sans-abris migrantes, réfugiées et demandeuses d’asile, dans des lieux sûrs, à l’instar de ce qui a été fait par certaines communes ;

– De garantir l’accès aux soins pour les personnes migrantes et réfugiées atteintes de maladies chroniques ;

– D’assurer la traduction des documents officiels en anglais et en français en cette période de confinement afin de faciliter l’accès à l’information et de limiter le partage des fausses informations. Le formulaire d’autorisation de sortie en est un exemple essentiel ;

– De délivrer immédiatement des autorisations de circuler aux personnes migrantes et refugiées, et ce indépendamment de leur situation administrative ;

– De permettre la prolongation automatique des cartes de séjour jusqu’à la fin de la période du confinement. Ceci afin d’éviter que les ressortissant·e·s étranger·e·s dont les cartes de séjour arrivent à échéance dans cette période de confinement se retrouvent en situation administrative irrégulière.

Ces demandes font partie des droits fondamentaux compris dans la Constitution de 2011 ainsi que dans les conventions internationales ratifiées par le Maroc.

La lutte contre le COVID-19 est l’affaire de tou·te·s. Nous espérons que les autorités marocaines prendront en considération ces demandes qui permettront de protéger les plus vulnérables et de faciliter la lutte contre cette pandémie.

Signataires

Association Marocaine des Droits Humains (AMDH)
Organisation Marocaine des Droits Humains (OMDH)
Espace Associatif
Association Adala
Association Démocratique des Femmes du Maroc (ADFM)
EuroMed Droits