Lundi 7/08/2017 – Ce samedi 29 juillet, à l’occasion de la Fête du Trône, 58 détenus du mouvement Hirak ont été libérés par le roi Mohammed VI. Si cette grâce, très attendue, marque un premier pas pour calmer les tensions dans la région du Rif, elle demeure insuffisante.
En effet, de nombreux manifestants demeurent emprisonnés, et notamment les chefs de file, tel que Nasser Zefzafi. Les leaders du Hirak, accusés d’atteinte à la sécurité de l’Etat, de troubles à l’ordre public ou encore de recevoir des financements de l’étranger, encourent de lourdes peines d’emprisonnement.
Nous déplorons également l’incarcération de journalistes ayant couvert le Hirak, comme Hamid El-Mahdaoui et Rabii Elablaq.
Le sort de ce dernier est particulièrement préoccupant. Hospitalisé ce lundi 31 juillet, Rabii Elablaq, incarcéré depuis fin juin à la prison Oukacha de Casablanca, a été arrêté pour sa participation aux manifestations pacifiques dans sa ville.
EuroMed Droits condamne l’ensemble de ces arrestations arbitraires, en infraction avec les obligations internationales du royaume. Tandis que les manifestations du Rif se poursuivent, que la colère monte face à ces vagues d’arrestations, nous regrettons la réaction sécuritaire violente des autorités marocaines qui se sont engagées sur la voie de la répression.
Nous exprimons une nouvelle fois notre solidarité aux manifestants qui réclament la libération de tous les prisonniers politiques du Hirak, la levée de la militarisation et des réformes sociaux-économiques.
Nous appelons le Maroc à libérer toutes les personnes arbitrairement detenues suite aux évènements du Rif, à abandonner les charges qui pèsent à leur encontre, et si les charges demeurent, nous demandons à ce que le Maroc garantisse les conditions d’accès à un procès équitable pour tous.
Nous appelons tous les acteurs à engager un dialogue responsable et transparent pour sortir de la crise dans les plus brefs délais et à respecter les droits humains fondamentaux, notamment la liberté d’expression et le droit de réunion pacifique.
EuroMed Droits appelle également à la conduite d’une enquête impartiale et indépendante pour apporter toute la lumière sur les évènements et les violations des droits humains qui y ont eu lieu.
Enfin EuroMed Droits salue les commissions d’enquête d’Al-Hoceima, qui ont rapporté un état des lieux documenté, notamment avec des témoignages très pertinents. Nous saluons également les efforts de la société civile sur place pour engager une médiation avec les autorités et nous rappellons l’importance de la coopération sincère avec la société civile pour aboutir à des solutions appropriées fondées sur le respect des droits des populations du Rif.