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Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) a mandaté, en novembre 2012 et juin 2013, deux missions de terrain à Maghnia, une ville à la frontière marocaine, pour enquêter sur la situation de sa population de migrants et réfugiés subsahariens. Le point de passage de la frontière entre Maghnia et Oujda, sa contrepartie du côté marocain, demeure somme toute l’un des plus importants carrefours migratoires d’Afrique du Nord. Ces dix dernières années, des milliers de migrants ressortissants de pays subsahariens y ont transité, mais en raison de la « sécurisation » et de l’externalisation des politiques migratoires européennes, un nombre croissant d’entre eux se retrouvent aujourd’hui « bloqués » à la frontière. Les résultats de la mission mettent en exergue les conditions de vie déplorables des migrants et des réfugiés dans cette ville-frontière, corroborant les conclusions similaires des organisations présentes du côté marocain. Les expulsions du et vers le Maroc – effectuées illégalement – sont fréquentes et touchent une écrasante majorité de la population, visant aussi des groupes vulnérables tels que les femmes et les mineurs non-accompagnés.
Au cours de leur séjour à Maghnia, les migrants et les réfugiés affrontent également de nombreux autres abus de la part des autorités algériennes, qui comprennent – sans être exhaustif – des arrestations et la détention arbitraires, des vols, des coups ou autres actes violents, etc. Ceux qui vivent de l’autre côté de la frontière, au Maroc, vivent la même chose.