Le Premier Ministre libanais Saad Hariri a présenté sa démission le 29 octobre 2019, après 13 jours de manifestation contre la corruption politique et la crise économique. Le même jour, des personnes apparemment liées au Mouvement Amal et au Hezbollah ont pillé un camp de protestation dans le centre de Beyrouth, incendiant des tentes et frappant des manifestants. Bien que les forces de sécurité aient été largement déployées dans la ville, elles ne sont intervenues qu’après ces attaques violentes.
« EuroMed Droits appelle la communauté internationale à exhorter les autorités libanaises à garantir la liberté de réunion et de grève, et à s’abstenir de poursuivre les personnes pour avoir exercé leurs droits. La police doit protéger activement les manifestants contre les actes de violence perpétrés par des groupes non étatiques », a déclaré Wadih Al-Asmar, Président d’EuroMed Droits.
EuroMed Droits rappelle que le droit de manifester pacifiquement est garanti par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (article 21), dont le Liban est partie.
« Ce qui s’est passé est un pas supplémentaire dans l’escalade de la violence contre des manifestants pacifiques, qui subissent depuis plusieurs jours les attaques des partisans de partis au pouvoir. Comme les manifestations semblent se poursuivre malgré la démission de Hariri, nous craignons que les manifestants soient soumis à de graves attaques d’acteurs non étatiques et soient déplacés par l’armée libanaise avec une force excessive », a ajouté Rasmus Alenius Boserup, Directeur exécutif d’EuroMed Droits.