La révolution numérique est un enjeu majeur non seulement pour les États membres européens mais aussi pour les pays de leur voisinage méridional. Elle contribue, entre autres, à créer un pôle d’économie numérique compétitif et participera à la reprise post-pandémie COVID-19.
En 2016, l’UE a adopté le Règlement général sur la protection des données (RGPD) pour faire face à l’un des défis majeurs découlant de cette transformation numérique de nos sociétés, à savoir la protection des données.
Cependant, dans la région MENA, à quelques exceptions près (comme la Tunisie avec sa loi sur la protection des données datant de 2004 et son Autorité de protection des données), la réglementation globale dans le domaine des droits numériques est encore faible car la nature des violations n’est pas suffisamment définie et vu l’absence de garanties solides et de recours contre les abus. L’UE a donc identifié la désinformation, les cyber-menaces et l’accompagnement de la transition numérique dans la région parmi les priorités de son nouvel Agenda pour la Méditerranée publié le 9 février dernier. Une question qui découle d’une telle initiative est la suivante : comment l’UE peut-elle soutenir les droits numériques dans les pays du sud de la Méditerranée afin de garantir un espace équitable et juste pour la société civile ?
En 2020, le projet Majalat, piloté par EuroMed Droits en vue de créer un dialogue structuré régional entre l’UE et la société civile du Sud-Méditerranée, a organisé cinq webinaires en relation avec le pilier thématique « sécurité », notamment en vue d’assurer le suivi des recommandations de 2019 sur trois sous-thèmes d’intérêt pour l’UE : la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent, la sécurité numérique et la dimension de genre de la sécurité, et les violences faites aux femmes.
La troisième édition du Forum de la Société Civile de Bruxelles de Majalat, qui se tiendra en ligne du 7 au 9 juillet, mettra cette question des droits numériques à l’ordre du jour en lien avec le thème de la sécurité. Ce forum sera aussi l’occasion de discuter, avec des acteurs de la société civile, des experts et des représentants de l’UE, les principaux résultats développés par Majalat sur ses cinq autres thèmes centraux, à savoir la bonne gouvernance et l’état de droit, le développement économique et le dialogue social, la jeunesse, la justice sociale et climatique, et la migration.