Journée Internationale des Réfugié·e·s – Algérie/Maroc : la Convention de Genève piétinée

Depuis plus de 60 jours, l’Algérie et le Maroc laissent à l’abandon 28 réfugié·e·s· de Syrie. EuroMed Droits et ses membres exigent que les autorités des deux pays prennent leurs responsabilités et acceptent qu’une délégation humanitaire et une délégation du HCR rejoignent immédiatement ces personnes.

Combien de communiqués faudra-t-il encore ? Combien de caravanes associatives bloquées à quelques mètres seulement des refugié·e·s devront-être organisées ? Bien que la santé physique et mentale de ces réfugié·e·s se détériore, Alger et Rabat campent fermes sur des positions inflexibles. Nos organisations dénoncent la logique d’entêtement souverainiste dangereuse qui aboutit à des pratiques qui violent totalement la convention de Genève et les engagements internationaux des Etats concernés. Nous condamnons les arrestations des personnes qui, parmi le groupe, avaient réussi à rejoindre diverses villes, notamment Nador, Oujda et Figuig, et se sont vues interceptées et ramenées de force dans la zone ou elles étaient initialement.

Au-delà des éléments qui attesteraient de la présence de ce groupe de personnes d’un côté ou de l’autre de la frontière, ni Alger ni Rabat ne peuvent se départir des principes les plus fondamentaux du droit international qui les obligent. Nos organisations rappellent que :

  • Nulle personne en besoin de protection internationale ne peut être pénalisée pour le franchissement non autorisé d’une frontière ;
  • Toute personne a droit à la vie et à la sureté ;
  • Toute personne a droit à l’accès aux soins ;
  • Nul ne saurait être soumis à des traitements inhumains et dégradants ;
  • Les pays signataires de la convention de Genève relative au statut des Réfugié·e·s doivent donner accès au HCR.

En cette journée internationale des Réfugié·e·s, EuroMed Droits et ses organisations membres demandent à ce qu’une délégation internationale du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) soit immédiatement autorisée à se déplacer dans la zone concernée, accompagnée d’une délégation humanitaire permettant un accès aux soins, à de l’eau potable et à de la nourriture.

Selon nos informations, chacune de ces personnes relève du mandat du HCR et dispose d’une solution à sa situation selon leur situation individuelle, y compris la réinstallation et la réunification/regroupement familial. Il ne manque que l’accès.

A bien des égards, cette situation est emblématique des conséquences terribles, parfois mortelles, de la militarisation des frontières et des obstacles faits aux réfugié·e·s pour obtenir protection et accéder à leurs droits dans le monde et notamment dans la région euro-méditerranéenne. Elle est aussi emblématique de la solidarité sans faille des associations et des solidarités individuelles qui s’expriment dans tous les pays envers les réfugié·e·s.

Il est grand temps pour les autorités algériennes et marocaines de cesser cet imbroglio avant qu’il ne soit trop tard et que des vies humaines déjà trop fortement éprouvées, soient perdues.

Des conférences de presse simultanées seront organisées mercredi 21 juin par les sections locales d’Amnesty International et les associations algériennes et marocaines.
Plus d’informations en contactant Marie Shand à [email protected]

L’appel de nos membres

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