Déclaration suite aux violences survenues dans le quartier de Sheikh Jarrah et la mosquée d’Al-Aqsa à Jerusalem-Est.
La visite menée aujourd’hui par les ambassadeurs européens dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est doit aider à faire la lumière sur la réalité du terrain : 550 Palestinien.e.s sont actuellement victimes d’expulsions forcées pour laisser la place à des colons israéliens. Protestant contre ces expulsions, des centaines de Palestinien.e.s font face à une violence et une brutalité extrêmes de la part des autorités israéliennes et des colons.
Malheureusement, rien de nouveau pour les Palestinien.e.s de Jérusalem-Est, soumis.e.s depuis des décennies à une politique systématique de discrimination et de ségrégation visant à garantir le contrôle démographique absolu d’Israël sur la ville. Et cela ne se limite pas à Jérusalem-Est : transferts forcés de population, violence des colons et des militaires, et impunité généralisée des violations du droit international sont des manifestations structurelles du contrôle israélien sur le Territoire palestinien occupé.
Dans un tel contexte, les déclarations et actions publiques de l’Union européenne apparaissent totalement déconnectées de la réalité du terrain. Malgré le traitement brutal et continu subi par les Palestinien.e.s à Jérusalem-Est comme ailleurs, toute considération de leurs droits humains par l’UE continue d’être subordonnée à une fausse équivalence, plaçant la puissance occupante et la population locale sous occupation sur le même niveau.
Au lieu de se contenter de déclarations creuses, l’UE devrait plutôt reconnaître officiellement que les transferts forcés de Palestinien.e.s à Jérusalem-Est constituent un crime de guerre. De même, l’UE devrait rappeler à ses interlocuteurs israéliens que la Cour pénale internationale, dont le mandat inclut les crimes commis à Jérusalem-Est, a récemment ouvert une enquête. Ce faisant, l’UE et ses États membres sont tenus de partager avec la Cour toutes les informations et documents pertinents permettant l’identification des responsables de ces crimes.
L’UE et ses États membres doivent exiger, sur place et au niveau de leur capitale, que les autorités israéliennes rendent des comptes sur la discrimination, le déplacement forcé et la dépossession des Palestinien.e.s, ainsi que sur les violations quotidiennes et systématiques des droits humains qu’ils.elles subissent sous occupation.
Les membres d’EuroMed Droits sont disponibles pour interview. Merci de contacter information(at)euromedrights.net.