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Hacène Ferhati, membre de Sos Disparus, de nouveau harcelé par la police algérienne

Le Collectif des Familles de Disparus en Algérie (CFDA) dénonce l’interpellation injustifiée de Hacène Ferhati, membre de Sos Disparus et frère de disparu.

En déplacement à Bejaïa, Hacène Ferhati a été réveillé ce dimanche 2 février à cinq heures du matin par cinq policiers en uniforme qui ont frappé à sa porte en s’annonçant « la réception ». Ces policiers sont entrés dans sa chambre d’hôtel et ont amené Hacène Ferhati au commissariat central de Bejaïa. Au commissariat, Hacène Ferhati a été interrogé pendant une heure.

Il a ensuite été relâché vers 6h du matin. Néanmoins, lui et les personnes en sa compagnie, ont été suivis par les policiers le reste de la journée. Le dimanche soir, alors qu’ils avaient déjà quitté l’hôtel, deux policiers se sont présentés à ce même hôtel et ont souhaité se renseigner auprès le personnel de l’hôtel sur leurs activités.

Cette interpellation arbitraire s’ajoute aux nombreuses démonstrations d’intimidation et de harcèlement à l’encontre de Hacène Ferhati.

En effet, depuis l’exécution de son frère Hocine Ferhati le 10 novembre 1996 et ensuite la disparition de son autre frère Mustapha Ferhati, le 28 mai 1998, Hacène Ferhati a subi de graves persécutions de la part des autorités algériennes. Entre 1997 et 1998, il a été arrêté et torturé de nombreuses fois et a été assigné à résidence pendant plusieurs mois.

Suite à son engagement au sein de Sos Disparus, Hacène Ferhati a été victime de multiples dérives de la part des autorités algériennes. Depuis 2005, les autorités le confondent soi-disant avec son frère Hocine Ferhati qui, d’après les informations données par les autorités elles-mêmes, aurait été abattu par les forces de l’ordre en 1996 et serait enterré au cimetière d’El Alia. Ainsi, Hacène Ferhati a régulièrement été arrêté et interrogé sous l’identité de son frère décédé. Il a été à plusieurs reprises retenu pendant des heures à la police des frontières également pour vérification de son identité.

Le CFDA dénonce fermement les pratiques d’intimidation des familles de disparus et rappelle que l’article 13 de la Déclaration sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, exige de protéger toute personne qui dénonce des disparitions, contre des mauvais traitements, des actes d’intimidation et de représailles. Le CFDA demande par conséquent de cesser immédiatement toute mesure d’intimidation à l’encontre de Hacène Ferhati.

Pour le Collectif des Familles de Disparus en Algérie,

Nassera Dutour
Porte-parole