Le Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH) et l’Association des Droits Humain (IHD) expriment leur plus vive inquiétude face à la répression du mouvement social qui s’exprime aujourd’hui en Turquie.
La violence de la répression policière et le recours excessif à la force sont autant d’atteintes au droit de manifester.
La démocratie ne se borne pas à l’exercice du suffrage universel : elle implique que le débat puisse s’instaurer dans la société sans que cela entraîne une intervention violente de l’Etat. Dans un contexte où, sous prétexte de lutte contre le terrorisme, des universitaires, des avocats, des journalistes, des syndicalistes et des défenseurs des droits de l’Homme font l’objet de poursuites pénales et sont, pour certains, emprisonnés, c’est bien la liberté d’expression qui est ici mise en danger par un gouvernement de plus en plus autoritaire.
Le REMDH et l’IHD appellent le gouvernement turc à entendre les revendications des manifestants, notamment en ce qu’elles exigent le respect des libertés collectives et individuelles, et en particulier les libertés d’opinion et d’expression. La liberté de réunion et de manifestation doit être assurée.
Nous demandons que les forces de police cessent d’user de la force de manière disproportionnée, que des enquêtes impartiales soient diligentées et que des sanctions soient prises à l’encontre des auteurs de violences policières.
Nous réclamons la libération des manifestants pacifiques détenus, et appelons le gouvernement turc à respecter la Convention contre la torture et autres traitements et châtiments cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que le Pacte international sur les droits civils et politiques qui protège la liberté d’expression et de réunion pacifique.
Le REMDH et l’IHD appellent l’Union Européenne et ses Etats membres à exiger du gouvernement turc qu’il applique les conventions internationales dont il est signataire.