Des activistes syriens en grève de la faim protestent contre les violations au Liban

Communiqué conjoint

Les organisations signataires ci-dessous expriment leur soutien aux activistes syriens actuellement en grève de la faim dans le monde entier pour dénoncer les violations des droits humains, les actes de torture et les exécutions extrajudiciaires qui auraient été commises contre des réfugiés syriens au cours des deux dernières semaines par l’armée libanaise dans les camps de réfugiés à Arsal. Il est urgent que de tels actes cessent immédiatement et que les auteurs soient traduits en justice.

L’utilisation disproportionnée de la force aurait notamment entraîné la mort d’au moins quatre détenus sous la torture. Le Centre Libanais pour les Droits Humains dénonce les tentatives de dissimulation de preuves, tels que la confiscation d’échantillons prélevés sur les corps de personnes mortes en détention.

La campagne de solidarité de grève de la faim a été lancée par Azza Murtada et Rana Aljundi, réfugiées et militantes syriennes à respectivement Amsterdam et Paris. Depuis lors, plus de 40 activistes ont rejoint la manifestation en deux semaines, et réclament:

  • Une enquête indépendante sur les incidents dans les camps de réfugiés d’Arsal;
  • La fin de la culture de l’impunité en traduisant en justice les responsables de torture et d’exécutions extrajudiciaires envers les réfugiés;
  • Assurer la protection des réfugiés syriens au Liban et dans d’autres pays.

Indépendamment de l’enquête militaire en cours, nos organisations demandent aux autorités libanaises de fournir aux victimes et à leurs familles la possibilité d’obtenir réparation dans les tribunaux civils. Il est de la plus haute importance que les autorités libanaises ne montrent aucune tolérance envers de tels actes de torture. Nous craignons que, s’ils ne sont pas sanctionnés et dissuadés, de tels actes peuvent se reproduire, en particulier contre les réfugiés syriens au Liban. Les autorités libanaises doivent fournir une protection réelle aux civils, y compris aux réfugiés au Liban, conformément à leurs obligations en vertu des législations nationale et internationale, à savoir leur propre Constitution et la Convention contre la torture. Le Liban doit également se conformer aux principes des droits humains et au droit de tous les individus, quelle que soit leur nationalité, à avoir recours à un pays sûr en accord avec l’article 14 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

À la suite du Conseil d’Association UE-Liban du 18 juillet, les organisations signataires appellent également l’UE à exhorter les autorités libanaises à ne pas mettre en œuvre une politique précoce de retour des réfugiés en Syrie, où il n’y a pas de zones de sécurité pour les civils. Le Liban doit respecter ses obligations en vertu du droit international et ne doit pas considérer le retour des réfugiés comme un premier pas vers la construction de la confiance et de la réconciliation en Syrie.

Organisations signataires

  • Assyrian Network for Human Rights
  • Badael
  • Dawlaty
  • EuroMed Droits
  • Syrian Center for Media and Freedom of Expression
  • Syrian Center for Legal Researches and Studies
  • Syrian Center For Statistics and Research
  • Syrian Institute for Justice and Accountability
  • Syrian Network for Human Rights
  • The Committee for the Defense of Prisoners of Opinion and Conscience in Syria
  • The Day After
  • URNAMMU