Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) déplore le meurtre récent des colons adolescents israéliens ainsi que de Palestiniens, dont des enfants, et condamne le châtiment collectif d’Israël contre les Palestiniens qui s’est ensuivi.
Les meurtres intentionnels de civils dans le cadre d’un conflit armé peuvent représenter un crime de guerre, qu’ils soient commis par un groupe armé ou par les forces armées d’un État. Le REMDH appelle l’UE et ses États membres à condamner fermement de tels actes et demande instamment à toutes les parties de veiller à ce que la conduite des hostilités et/ou l’application du droit soient mises en œuvre conformément aux règles du droit international. Les personnes qui enfreignent ces règles, notamment celles qui tuent des civils en violation de la loi, devront rendre compte de leurs actes.
En tant que puissance occupante, Israël est soumise à des obligations au titre du droit humanitaire international et du droit international relatif aux droits de l’Homme. Or, elle a entièrement manqué à ses obligations pendant l’opération « Gardiens de nos frères ». L’UE et ses États membres devraient condamner fermement la réponse militaire disproportionnée d’Israël suite aux meurtres commis, qui équivaut à une punition collective, une violation grave du droit humanitaire international.
Depuis le début de l’opération, Israël a arrêté plus de 500 Palestiniens en Cisjordanie et a délivré 147 nouveaux ordres de détention administrative, élevant le nombre de détenus administratifs à 343 au total. Israël a également imposé des restrictions de déplacements arbitraires et généralisées qui ont affecté des milliers de Palestiniens et a mené des raids de grande envergure, accompagnés de la mise à sac de maisons palestiniennes et de la destruction ainsi que du pillage de propriétés privées. En outre, le REMDH s’inquiète des mesures punitives à l’encontre des prisonniers palestiniens, ainsi que des opérations punitives de démolition de maisons palestiniennes par Israël, qui peuvent être considérées comme une forme de peine ou de traitement cruel, inhumain ou dégradant, interdit en vertu du droit international.
Selon Al Haq, huit civils palestiniens ont été tués dans le cadre de ces opérations, dont six par des tirs à balles réelles. Mahmoud Dudeen, âgé de 15 ans et Yusuf Abu Zagher, âgé de 18 ans, font partie de ces victimes. Ce dernier a été tué récemment dans des affrontements avec les forces israéliennes dans le camp de réfugiés de Jénine.
Le REMDH est également préoccupé par l’escalade des attaques, dont des attaques ciblées contre des civils et des propriétés civiles dans la bande de Gaza.
En tant que puissance occupante, Israël est tenue de préserver l’ordre public et de garantir la sécurité des civils palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. La recrudescence importante de la violence des colons depuis le début de l’opération et la multiplication des attaques connues sous le terme de « prix à payer », depuis que les corps des trois colons israéliens ont été retrouvés, sont particulièrement inquiétantes. Le 30 juin 2014, un enfant a été percuté par une voiture conduite par un colon près de Bethléem. Plusieurs actes de représailles ont été commis contre des Palestiniens à Jérusalem. Ce matin, 2 juillet 2014, le corps de Muhammad Hussein Abu Khdeir, âgé de 16 ans, a été retrouvé dans une forêt près de Jérusalem, après son enlèvement présumé par des colons ayant agi par vengeance.
Le REMDH appelle à nouveau l’UE et ses États membres à veiller à ce que toutes les parties au conflit respectent intégralement leurs obligations en vertu du droit international.