À la suite du discours de Catherine Ashton, la haute représentante de l’UE, sur l’Égypte au Parlement européen le 13 mars, le REMDH salue l’appel des eurodéputés plaidant pour que l’UE suspende son aide financière directe à l’Égypte tant que le gouvernement de M. Morsi n’accomplirait pas de réels progrès en matière de respect des droits de l’Homme, y compris des droits des femmes.
Le Parlement européen (PE) a fait écho aux préoccupations soulevées par les membres égyptiens du REMDH lors de réunions avec des représentants de l’UE à Bruxelles (6 et 7 mars) sur l’aggravation de la situation dans le pays, eu égard au respect des libertés fondamentales.
Lors de ces réunions, le REMDH a mis en garde les fonctionnaires de l’UE contre des lois répressives qui menacent de paralyser les ONG qui opèrent dans le pays. Il a en outre rapporté la tendance malheureuse à l’utilisation de la violence sexuelle contre les femmes, cette tactique étant utilisée pour empêcher les femmes par la honte de prendre part à la vie politique en Égypte. Ils ont également dénoncé l’inaction des autorités égyptiennes face aux violations des droits de l’Homme, tant dans la pratique que dans leurs politiques.
Le REMDH se félicite par conséquent de la résolution du PE sur l’Égypte, dans la mesure où elle demande explicitement à Mme Ashton « d’amener les autorités égyptiennes et le président Morsi à tenir leurs engagements en faveur du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales ».
Le REMDH se joint également à l’appel du PE priant l’UE « de ne pas accorder d’aide budgétaire aux autorités égyptiennes en l’absence de progrès substantiels en matière de respect des droits de l’homme et des libertés, de gouvernance démocratique et de primauté du droit ».
Le REMDH insiste pour que l’UE impose des conditions strictes aux autorités égyptiennes et qu’elle subordonne l’octroi d’une aide financière au pays aux progrès réalisés en faveur du respect des droits de l’Homme, y compris en faveur de l’égalité des sexes, conformément à son principe d’approche différenciée (« more for more »).
L’UE devrait subordonner son soutien financier au retrait du projet de loi relatif aux ONG qui empêcherait les organisations de défense des droits de l’Homme d’opérer librement en Égypte et de travailler sans entrave avec leurs partenaires européens et internationaux ainsi que l’adoption d’une loi sur les ONG satisfaisant les engagements internationaux de l’Egypte et en conformité avec les standards internationaux.