A l’ occasion de la commémoration du premier anniversaire de l’assassinat du leader d’opposition en Tunisie Chokri Belaid, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) et la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme) réitèrent leur solidarité envers la famille et les proches de Chokri Belaid. Le REMDH et la FIDH déplorent que, un an après ce tragique événement, les commanditaires et les auteurs de cet acte -et d’autres violences politiques en Tunisie- ne soient toujours pas traduits en justice.
Le REMDH et la FIDH rappellent que cet assassinat s’est inscrit dans un contexte où le gouvernement tunisien a fait preuve d’inertie alors que les actes d’intimidation et de violences se multipliaient et ciblaient en particulier les démocrates tunisiens. La recrudescence d’actes de violences perpétrés par des groupes autoproclamés « protecteurs de la révolution » et par des groupes extrémistes religieux à des fins essentiellement politiques à l’encontre des partis et militants politiques, des acteurs de la société civile mais également des syndicats, des artistes et des journalistes continuent de menacer le pluralisme politique, fondement d’un système démocratique. L’inertie des autorités a contribué au développement d’un sentiment d’impunité pour ceux qui tentent de mettre à mal les libertés fondamentales en Tunisie et a constitué une entrave à la paix sociale déjà fragilisée.
Les organisations signataires appellent ainsi le nouveau gouvernement tunisien à tourner la page et à:
- Mener à terme les enquêtes entreprises et veiller à leur totale indépendance et impartialité, à diligenter des enquêtes indépendantes et impartiales sur les dossiers pour lesquels de telles enquêtes n’auraient pas été ouvertes et ce afin que toute la lumière soit faite sur les actes de violence perpétrés et que les responsables aient à rendre compte devant une justice indépendante et impartiale.
- Prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des personnes et des institutions menacées ou agressées.
Le REMDH et la FIDH appellent enfin à mettre en œuvre l’une des recommandations principales du Congrès National Contre la Violence et le Terrorisme, tenu à Tunis le 19 juin 2013, faisant de la journée du 06 février de chaque année, une journée nationale contre la Violence et le Terrorisme.