Le tribunal administratif d’Alger a prononcé, le mercredi 13 octobre, la dissolution de l’association Rassemblement Action Jeunesse (RAJ) suite à la procédure judiciaire engagée par le ministère de l’Intérieur en mai dernier, et ce en raison de son autonomie d’action ainsi que de son positionnement public en faveur du mouvement du Hirak.
EuroMed Droits est choqué par ce harcèlement judiciaire à l’encontre du RAJ et de ses membres. Le verdict prononcé hier représente une escalade de la répression gouvernementale à l’encontre de la société civile indépendante.
« La dissolution du RAJ est alarmante pour l’ensemble de la société civile : par le biais de la magistrature, les autorités cherchent à museler toutes les voix indépendantes et pacifiques. Les autorités algériennes doivent respecter la liberté d’association, telle que garantie par l’article 52 de la constitution, l’article 10 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et l’art. 22 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par l’Algérie en 1989 » a déclaré Wadih Al-Asmar, président d’EuroMed Droits.
« Ce verdict s’appuie sur la loi 12-06. Une loi qui, en 2012 déjà, était dénoncée comme « un retour en arrière en termes de libertés fondamentales » par l’ancien rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’association et de réunion pacifique. EuroMed Droits et ses membres avaient déjà, à l’époque, dénoncé l’illégitimité et l’arbitraire de cette loi dans le cadre de l’examen périodique universel de 2017. Il est alarmant de voir que cette loi reste l’instrument préféré du gouvernement pour étouffer la société civile» a ajouté Rasmus Alenius Boserup, directeur exécutif d’EuroMed Droits.