- En mars, le Mixed Migration Centre a publié un rapport intitutlé : “Beyond Restrictions: How Migration and Smuggling Adapt to Changing Policies across the Mediterranean, Atlantic, and English Channel”. A travers cette recherche, l’organisation analyse l’évolution de la migration dite irrégulière et du trafic d’êtres humains depuis 2023, en se concentrant sur les chiffres d’arrivées, la demande pour les trajets irréguliers et l’économie du trafic.
- Le 20 mars, une réunion informelle s’est tenue aux Pays-Bas entre des États de l’UE partisans de mesures strictes contre la migration, attirant de plus en plus de membres, avec 14 participants contre 8 en décembre. Les dirigeants ont pressé la Commission européenne d’accélérer les négociations sur la réglementation concernant le retour des demandeurs et demandeuses d’asile débouté.e.s et d’instaurer des accords bilatéraux pour établir des camps de détention dans des pays tiers.
- Le 18 mars, Oxfam & Egala (ONG polonaise qui fournit de l’aide humanitaire) ont publié un rapport recensant de nombreux témoignages de personnes travaillant pour Egala ainsi que des personnes en migration se trouvant à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Ce rapport documente les impacts des politiques répressives, illégales et déshumanisantes mises en place à cette frontière.
- Une semaine après la présentation du règlement sur les retours, Ursula von der Leyen a dévoilé, dans une lettre adressée aux dirigeants européens, les grandes lignes de la politique migratoire de l’UE. Elle a confirmé que le mandat de Frontex serait réexaminé en 2026 dans le but de renforcer son rôle dans les retours. La Commission prévoit également de digitaliser la gestion des retours et d’élargir le corps permanent de Frontex, avec un objectif de 30 000 agents d’ici 2027. Par ailleurs, l’UE met en place une liste européenne des « pays d’origine sûrs » pour accélérer les procédures d’asile. ursula Von der Leyen insiste sur une mise en œuvre rapide du Pacte migratoire et annonce un financement supplémentaire de 3 milliards d’euros pour soutenir les États membres dans ce cadre.
- Le 13 mars, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a ordonné à la Hongrie de corriger le statut de genre d’un homme transgenre iranien dans son registre d’asile, après qu’il ait été enregistré comme femme malgré son identité de genre masculine. La CJUE a précisé qu’un État membre ne peut pas refuser de rectifier les données liées à l’identité de genre vécue d’une personne. Selon le droit européen, c’est « l’identité de genre vécue et non celle assignée à la naissance » qui permet d’identifier un individu, aussi appelé « droit à l’autodétermination ».
- Le 13 mars, en Pologne, le Sénat a approuvé un projet de loi permettant au gouvernement de restreindre temporairement les droits d’asile en réponse à l' »instrumentalisation » de la migration par la Biélorussie et la Russie. Bien que la loi ait été largement soutenue par les parlementaires, elle fait face à une forte opposition de la société civile.
- Le 12 mars, des membres du gouvernement de la République tchèque ont présenté une série de mesures visant à limiter les demandes d’asile, accélérer les procédures d’expulsion et renforcer le suivi des demandeurs et des demandeuses d’asile. Ils souhaitent que ces mesures soient mises en œuvre avant la fin du mois d’avril.
- Le 11 mars, la Commission européenne a présenté une proposition visant à expulser les migrant.e.s en situation dite irrégulière, intitulée « Un système commun pour le retour des ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier ». Ce règlement prévoit la création de centres de retour dans des pays hors UE, l’application de contrôles de sécurité plus tôt dans le processus d’expulsion et des règles strictes pour les personnes considérées comme « à risque ». Cette révision, qui n’a pas impliqué les organisations de la société civile, s’inscrit dans un tournant à droite de l’UE, favorisant des solutions strictes et xénophobes face à l’immigration.
