Le comité exécutif, récemment élu, du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH) a exprimé sa plus vive inquiétude quant à l’intensification du conflit en Syrie, lors de sa première réunion de travail à Copenhague le 27 septembre dernier.
Le REMDH est extrêmement préoccupé par la situation de guerre civile ouverte qui existe en Syrie. Il souligne qu’elle est la conséquence des années de dictature imposée au peuple syrien par le régime de Hafez El Assad puis par son fils. Elle est aussi accentuée par l’inconséquence de la communauté internationale dont les membres ont tantôt combattu ou soutenu ce régime, au gré des leurs intérêts respectifs. L’impuissance catastrophique du Conseil de sécurité à mettre fin au conflit illustre les insuffisances d’un système de gouvernance mondial qui permette de faire respecter et appliquer les principes de la DUDH.
Le REMDH, à ce stade du conflit, entend d’abord rappeler la légitimité de la révolte du peuple syrien contre une dictature qu’il subit depuis des décennies.
Les violations massives des droits de l’Homme et du droit humanitaire de la guerre rendent les souffrances du peuple syrien encore plus intolérables, en particulier les femmes et les enfants, qui sont obligés de fuir et de se réfugier dans les pays voisins, conduisant à une catastrophe humanitaire. Il est de la responsabilité du Conseil de sécurité de l’ONU d’autoriser la création de couloirs humanitaires sécurisés qui permettent de subvenir aux besoins urgents des populations civiles. C’est aussi la responsabilité de toutes les parties au conflit de respecter le droit humanitaire.
Le REMDH souhaite que la Cour Pénale Internationale soit saisie de tous les crimes commis pendant ce conflit, quel qu’en soit les auteurs présumés. Dès maintenant, les crimes commis quels qu’en soient leurs auteurs, doivent être documentés afin de préparer les conditions d’une justice transitionnelle qui établisse la vérité, reconnaisse les victimes, les indemnise et désigne les responsables.
Le REMDH demande à la communauté internationale, aux pays riverains et aux agences des Nations Unies de mettre en place les moyens nécessaires à l’accueil des populations déplacées. Le REMDH demande également à l’Union Européenne et à ses membres d’offrir, sans restriction, l’asile à ceux des syriens qui peuvent y chercher refuge.
Lors de la même réunion, le REMDH a élu la représentante du Collectif des Familles de Disparus en Algérie (CFDA), Nassera Dutour, comme Vice-présidente.
Le comité exécutif du REMDH a aussi exprimé sa totale solidarité à l’un de ses membres Osman Isci, qui est actuellement détenu en Turquie pour délit d’opinion. Il a souligné, enfin, que la politique restrictive des gouvernements européens en matière de visa avait eu pour conséquence, inadmissible, l’empêchement d’un autre de ses membres, Mahmoud Abu Rahma, de participer à ses travaux.