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De Jérusalem à Gaza : l’inaction de l’Europe confine à l’approbation

EuroMed Droits est consterné par les milliers de victimes palestiniennes de l’offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza au cours des sept derniers jours.

Au moins 192 Palestinien.e.s, dont 58 enfants, ont été tué.e.s ; plus de 1.200, dont 366 enfants, ont été blessé.e.s ; des centaines de familles ont perdu leur maison et plus de 38.000 personnes sont déplacées au sein de la bande de Gaza. Après une semaine de bombardements israéliens intensifs sur des bâtiments résidentiels et des infrastructures essentielles, y compris les routes menant aux principaux hôpitaux selon notre membre Al Mezan basé à Gaza, la population civile dans son ensemble est dans un total effroi.

B’Tselem, une organisation membre d’EuroMed Droits, indique également que les forces de sécurité israéliennes ont tué 14 Palestiniens en Cisjordanie entre le 11 et le 14 mai 2021, dont un mineur, tandis qu’un autre Palestinien a été tué soit par les forces de sécurité israéliennes, soit par un colon. Près de 1.000 Palestinien.ne.s ont été blessé.e.s par les forces de sécurité israéliennes à Jérusalem-Est au cours de ces mêmes jours, dans le contexte d’une tentative d’expulsion forcée de familles palestiniennes vivant dans le quartier de Sheikh Jarrah.

La violence disproportionnée constitue un crime de guerre

La violence excessive, disproportionnée et inhumaine exercée par Israël contre la population civile palestinienne constitue un crime de guerre, selon le Centre palestinien des droits de l’homme, une autre organisation membre basée à Gaza. Dans l’une des régions les plus densément peuplées et les plus pauvres du monde, les bombardements et les tirs d’artillerie israéliens sur des concentrations de population civile dans la bande de Gaza font suite à 14 années de fermeture illégale, à trois offensives militaires israéliennes et à plus d’un demi-siècle d’occupation, avec un système de santé constamment au bord de l’effondrement, au milieu de la pandémie de COVID-19 qui continue de faire rage en l’absence de vaccins.

L’organisation membre d’EuroMed Droits Adalah, le Centre juridique pour les droits de la minorité arabe en Israël, a fait état d’une violence organisée par des mouvements juifs d’extrême droite visant les citoyen.ne.s palestinien.ne.s d’Israël, ainsi que de la brutalité et de l’inaction de la police israélienne. Adalah a également écrit au Shin Bet, l’agence de sécurité intérieure israélienne, pour lui demander d’agir afin de mettre un terme à sa pratique consistant à envoyer des SMS menaçants aux citoyen.ne.s palestinien.ne.s qui auraient participé à des manifestations à la mosquée Al-Aqsa.

Où est l’Europe ?

Pendant ce temps, l’UE et les gouvernements européens semblent indifférents, détournant le regard des images, histoires et témoignages de centaines de victimes palestiniennes. Ce n’est pas comme s’ils découvraient la situation… En ignorant ou en rejetant les constantes demandes palestiniennes de redevabilité (accountability) au niveau international (de la Cour pénale internationale aux innombrables rapports, résolutions et procédures spéciales de l’ONU), en subordonnant systématiquement la justice au développement croissant des relations bilatérales entre l’UE et Israël, et en favorisant un processus de paix inexistant, l’indifférence européenne s’est transformée au fil du temps en complicité.

Des décennies d’impunité systématique ont conduit à la dépossession et à la déshumanisation des vies palestiniennes et à la répétition continue de violations massives des droits humains en Israël/Palestine. Seule la déshumanisation la plus complète et la plus exposée rend possible le massacre par Israël de 200 êtres humains, dont 58 enfants, sans qu’un seul pays européen ne lève le petit doigt.