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Mobilisation de la société civile dans le suivi des relations Tunisie-UE

À la veille du Conseil d’association Tunisie-Union européenne (UE) prévu le 14 avril a eu lieu le lancement du projet de « Mobilisation de la société civile dans le suivi des relations Tunisie-Union européenne », partenariat entre le Réseau euro-méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH) et l’Union européenne. Cet évènement a rassemblé à Tunis près de 200 personnalités de la société civile et représentants des autorités tunisiennes et européennes.

Les débats ont été ouverts par SE Laura Baeza, ambassadeur-chef de la Délégation de l’UE à Tunis, SE François Gouyette, ambassadeur de France en Tunisie, Raouf Chatti, directeur général Europe au ministère tunisien des Affaires étrangères, Kacem Afaya, secrétaire général adjoint de l’UGTT, Me Abdessatar Ben Moussa, président de la LTDH. Axée sur quatre enjeux relatifs aux droits de l’Homme et essentiels pour la transition démocratique, cette rencontre a mis en lumière la nécessité d’instaurer un mécanisme institutionnalisé de consultations entre la société civile d’une part, et les instances européennes et le gouvernement tunisien d’autre part.

La mise en œuvre de la Constitution du 26 janvier 2014 est un enjeu fondamental pour répondre aux attentes des Tunisiens en matière de progrès démocratique et de respect des droits de l’Homme. C’est pourquoi les participants ont insisté sur l’importance que ce partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne soit équilibré et fondé sur les droits de l’Homme. Cela nécessite que les relations bilatérales gagnent en transparence, en particulier par la consultation systématique des organisations de la société civile sur la mise en œuvre et l’évaluation du Plan d’action UE-Tunisie 2013-2017 et sur la coopération financière.

Suite à cette conférence de lancement, des groupes de travail ont été mis en place sur quatre thématiques sélectionnées : Droits des femmes, Justice, Droits des migrants et des réfugiés et Droits économiques et sociaux. L’objectif de ces groupes, constitués de représentants du secteur associatif, est d’être une force de proposition dans la cadre des discussions entre l’Union européenne et la Tunisie.

Depuis 2011, la Tunisie a vu se multiplier les associations, preuve de la vigueur d’une société civile renaissante après les années de plomb de l’ancien régime. Ces organisations s’appuient sur la générosité d’une jeunesse éduquée et désireuse de vivre dignement dans une démocratie respectueuse des droits de l’Homme.

Des négociations ont eu lieu dans le cadre des relations qui lient la Tunisie à l’Union européenne. Elles ont abouti à la conclusion d’un Plan d’Action 2013-2017. Un cadre dans lequel la société civile, légitime par ses efforts quotidiens sur le terrain et forte de sa connaissance des revendications de la société, a un rôle important à jouer en tant que force de proposition.

En Tunisie, le REMDH est une organisation, dont la vocation est d’accompagner l’émergence de la société civile avec une attention particulière aux femmes, aux jeunes et aux régions défavorisées. Constatant le retard pris dans le processus de réformes nécessaires par les gouvernements post-révolutionnaires successifs, la société civile a la responsabilité et la volonté de peser dans le dialogue entre la Tunisie et l’Union européenne.