Bruxelles, 16 Août 2018
EuroMed Droits est profondément préoccupé par la convocation en vue d’un interrogatoire qui vient d’être envoyée par les forces de police libanaises à son président Wadih Al-Asmar, en lien avec son activisme en ligne.
Il ne s’agit pas d’un cas isolé: plusieurs personnes actives sur les médias sociaux (militants politiques, sociaux et des droits humains) ont été récemment interrogées et parfois arrêtées pour avoir exprimé leur opinion en ligne ou pour leur militantisme sur les réseaux sociaux. Certaines d’entre elles ont même été détenues, interrogées et intimidées avant d’être intimées de signer un document en échange de leur libération ou de mettre un terme à leur présence sur les médias sociaux pendant une période déterminée.
De telles tactiques d’intimidation n’ont aucun fondement juridique dans le droit libanais et ne sont pas conformes à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH), que le Liban a non seulement adoptée, mais à la rédaction de laquelle il a participé. La DUDH stipule clairement que « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit » (article 19).
Nous condamnons fermement cette tentative de faire taire les militants et d’autres individus, et demandons aux autorités libanaises d’annuler la convocation à un interrogatoire envoyée à M. Al-Asmar et de mettre fin à l’utilisation du bureau de la cybercriminalité pour intimider des militants.