- Le 3 mars, l’Agence de l’Union européenne pour l’asile a publié une analyse annuelle des tendances en matière d’asile en 2024. En 2024, la zone Euro-Méditerranée a observé des tendances significatives en matière de demandes d’asile. L’Allemagne a continué de recevoir le plus grand nombre de demandes dans l’UE, bien que celles-ci aient diminué de 29 % par rapport à l’année précédente. Chypre a, quant à elle, maintenu la position de leader en termes de demandes d’asile par habitant. L’Espagne, l’Italie et la France ont vu un nombre similaire de demandes, représentant environ 16 % du total des demandes dans l’UE.
- Le 18 février, dans un communiqué conjoint, Migreurop a indiqué que des eurodéputé.e.s et plusieurs organisations de la société civile ont demandé la suspension des fonds européens alloués à la gestion des migrations en Libye, à la suite des terrifiantes découvertes de fosses communes.
- Le 17 février, un rapport qui regroupe neuf organisations de défense des droits humains, déclare qu’au moins 120 457 « pushbacks » ont été enregistrés en Europe en 2024 dont près de 20 000 aux frontières orientales. Plus précisément, 13 600 pushbacks ont été recensés en Pologne, 5 388 en Lettonie et 1000 en Lituanie. Ces refoulements ont été violents et des personnes ont été abandonnées dans des conditions dangereuses entrainant parfois leur mort . A travers ce rapport, les auteurs dénoncent l’attitude de la Commission Européenne et des Etats membres face à cette violence.
- Du 6 au 11 février 2025, le sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle qui s’est tenu à Paris, a prouvé l’usage abusif que les pays européens font de l’IA dans le domaine des migrations. On peut notamment citer le projet iBorderCtrl, financé par des fonds européens, qui visait à déployer des détecteurs de mensonges reposant sur l’analyse des émotions d’une personne arrivant sur le sol européen. Ce dispositif a été utilisé dans certains aéroports de Grèce, Hongrie et Lettonie mais ne serait plus utilisé aujourd’hui. Toutefois l’EDRi (European Digital Rights) doute de cette affirmation.
- Le Pushbacks Report 2024, de l’organisation 11.11.11 a documenté 120 457 cas de refoulements illégaux aux frontières de l’UE, avec la Grèce (14 482 cas en mer Égée), la Bulgarie (52 534) et la Hongrie (5 713) parmi les pays les plus concernés. Ces pratiques, souvent violentes (usage de chiens, passages à tabac, vols de biens), sont en violation du droit international. Malgré des condamnations, comme l’amende de 200 millions d’euros infligée à la Hongrie par la Cour de justice de l’UE, l’impunité demeure et la criminalisation des humanitaires s’intensifie. Le rapport appelle à un contrôle renforcé et à la fin de ces violations.
- Dans un contexte de durcissement des politiques migratoires en Europe, plusieurs pays, dont la Grèce, la Pologne, la Lettonie et la Lituanie, sont accusés devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour des pratiques de refoulement illégal de migrants. Après la Grèce, condamnée en janvier pour ces pratiques contraires au droit international, la Pologne, la Lettonie et la Lituanie ont justifié ces mesures, malgré leur illégalité au regard des conventions internationales, notamment la Convention de Genève.
