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02/04/2025 – 25/04/2025

  • Le 11 avril, le ministre tunisien de l’Intérieur, Khaled Nouri, s’est rendu à Naples pour participer à la deuxième réunion du Comité de pilotage sur le retour volontaire des migrants en situation irrégulière vers leurs pays d’origine. Les ministres ont discuté des mécanismes à mettre en place pour faciliter ce qu’ils qualifient de « retour volontaire » des migrant.e.s. À cette occasion, Khaled Nouri a réaffirmé l’engagement supposé de la Tunisie en faveur des droits humains, tout en déclarant que le territoire tunisien ne saurait servir de zone de transit pour les personnes victimes de traite. 
  • Le 10 avril, à la suite de heurts survenus dans des campements de fortune à El-Amra, un jeune Guinéen a perdu la vie. Les affrontements ont également fait des dizaines de blessés. Tarak Mahdi, un élu d’une commune voisine de Sfax, a déclaré que les violences avaient débuté le 8 avril et que les personnes impliquées s’étaient affrontées « à coups de pierres, de machettes et d’armes blanches ». Vous pouvez lire ici le communiqué de presse publié par Euromed Droits. 
  • Le 6 avril, la Fédération des Tunisiens citoyens des deux Rives (FTCR) a exprimé sa profonde inquiétude face à l’augmentation des expulsions de ressortissant.e.s tunisien.ne.s depuis l’Italie, la France et l’Allemagne. Ces expulsions, souvent forcées et violentes, sont menées dans le silence, au service de la politique européenne de retour. Actuellement, plus de 20 000 Tunisien.ne.s seraient détenu.e.s dans des centres de rétention en Italie. En février 2025, l’Allemagne a ainsi organisé une expulsion collective vers l’aéroport d’Enfidha, dans une opacité totale, illustrant la banalisation de ces pratiques. 
  • Le 6 avril, le président Kaïs Saïed a déclaré que le traitement réservé aux migrant·e·s originaires d’Afrique subsaharienne serait soi-disant fondé sur des principes humanitaires et éthiques. Il a en parallèle réaffirmé le refus de faire de la Tunisie un pays de transit, annonçant l’organisation de leur évacuation. Ces déclarations s’inscrivent dans une politique à la fois négrophobe et anti-migratoire portée par le gouvernement. 
  • Le 5 avril, Houssemeddine Jebali, porte-parole de la direction générale de la Garde nationale, a annoncé que des unités étaient intervenues depuis plusieurs jours pour rapatrier les migrant.e.s  dit.e.s irrégulier.ère.s installé.e.s dans le camp de Henchir Ben Farhat. Selon lui, la situation sanitaire et environnementale dans les plantations d’oliviers est dangereuse. Au total, 4000 migrant.e.s ont été contraint.e.s de quitter les lieux. Les autorités ont utilisé des bulldozers puis ont brulé les biens des migrant.e.s, la nourriture, l’accès à l’eau et aux soins médicaux. 
  • Début avril, la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) a dénoncé les violences physiques et psychologiques infligées aux migrant.e.s tunisien.ne.s en Europe. Elle a souligné que ces abus sont contraires à la Convention de Genève et à la Convention européenne des droits de l’Homme, et a appelé les autorités tunisiennes à intervenir.